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Dépeupleraie à l’Union




par Monique Hervet

Vous avez dit peupleraie ?

L’Union, ville de banlieue jouxtant le périphérique nord-est toulousain, s’en protège par une peupleraie de 6 hectares le long de la Sausse.
Elle a été plantée il y a 30 ans de peupliers noirs à pousse rapide en rangs serrés afin que la vente du bois rapporte de l’argent à la commune. Bien avant la médiatisation du réchauffement climatique, cette plantation ne répondait à aucune préoccupation écologique. Dorénavant les riverains apprécient cette pointe de nature au milieu du béton unionnais et la tiennent pour un acquis de leur qualité de vie sur ce territoire.

Juin/juillet 2015

Fin juin, lisant le journal municipal « l’Unionnais n° 208 » , deux habitants ont compris que la peupleraie urbaine devait être coupée à blanc 2 mois plus tard. Ils ont alerté les ATMP. D’où distribution de tracts sur le marché de l’Union et pétition demandant au Conseil Municipal et au Maire de surseoir à cet abattage et d‘engager le dialogue avec les habitants.

Notre initiative a provoqué la réaction rapide du maire, M. Péré, qui a convoqué mi-juillet une réunion de dialogue avec les deux unionnais lanceurs de l’alerte et les ATMP en présence de 4 de ses conseillers municipaux. Quinze unionnais incités par nos lanceurs d’alerte y ont aussi assisté.

Cette 1re rencontre a permis de lever des malentendus de part et d’autre, de prendre la mesure de l’attachement des urbains aux arbres. Et elle a décidé M. Péré à surseoir à cette coupe le temps d’approfondir la réflexion du conseil municipal sur l’avenir de la peupleraie en liaison avec l’ONF et d’organiser une réunion publique d’information en octobre.

Expertise arboricole indépendante demandée par les ATMP

De son côté le groupe local des Amis de la Terre Midi Pyrénées a sollicité l’expertise du cabinet Herquin conseil en arboriculture sur les choix sylvicoles possibles au regard :
 De la sécurité des promeneurs
 De la cohérence à établir avec la renaturation des abords de la Sausse, le sauvetage des arbres remarquables le long de l’Hers et la préservation de ses méandres.

Pour éliminer sélectivement les arbres susceptibles d’être dangereux tout en maintenant un couvert végétal favorable à la biodiversité et agréable pour les promeneurs, notre expert a préconisé une approche nuancée s’échelonnant sur 10 à 15 ans

étape 1 :
Commencer par définir précisément l’état objectif des arbres et leur répartition sur le site. A partir de ces constats, un zonage en 5 ou 6 parcelles (1 ha minimum) est établi et sert de base à un programme d’abattages échelonné sur 10 à 15 ans et accompagné systématiquement par des replantations de qualité (en bosquets, touffes ou sujets isolés).
La proximité de la Sausse oriente a priori les choix vers des espèces locales de ripisylves. Dans cette optique, les premières parcelles à supprimer seraient les plus particulièrement infectées par le gui ou les plus dégradées par ailleurs.

étape 2 :
Programmer la suppression d’une parcelle tous les 2/3 ans en se basant sur la reprise effective des jeunes plantations réalisées précédemment.

Cette approche “douce” aurait l’avantage d’éliminer les arbres « dangereux », d’assurer un développement progressif de jeunes générations d’arbres sur le site tout en maintenant en partie un couvert arboré adulte. Ce qui maintiendrait aussi le rôle d’ilot de fraîcheur d’une forêt urbaine.

La solution retenue

La 2e réunion publique organisée par la mairie s’est tenue le 14 octobre. Il y fut présentés 6 scénarios élaborés par un groupe de travail auquel ont participé l’ONF et l’association Arbres et Paysages d’Autan.
Après divers échanges, où la question de la sécurité des passants en cas de chute de branches a été omniprésente, c’est le scénario n° 2 qui semble avoir fait le plus consensus.
Ce scénario consiste en deux coupes partielles effectuées respectivement en 2015/2016 et 2020/2021.

La Mairie, conseillée par Arbres et Paysages d’Autan
 assumera le replantage par des arbres de pays
 favorisera un travail pédagogique pour y associer le public scolaire

En conclusion

Pour la mairie de l’Union, le bilan comptable de la coupe est nul ( voir l’Unionnais n° 208), le montant de la vente du bois couvrira les frais de dessouchage et replantage.

Après la coupe d’une ½ surface en 2015/2016, le couvert végétal n’aura pas eu le temps de se régénérer correctement en 5 ans au moment de la 2e coupe et les promeneurs auront perdu l’agrément d’arbres adultes.

Nous regrettons qu’une solution plus nuancée comme celle exposée ci-dessus n’ait pas été retenue. D’autant qu’elle montre bien qu’il est possible de faire rimer sécurité pour les passants et maintien d’un couvert végétal suffisant pour la biodiversité et pour l’agrément des promeneurs.

Mais la marge d’un élu reste très contrainte par sa responsabilité de la sécurité pour ses concitoyens.

Et il nous semble bien que la logique industrielle de l’ONF a prévalu en faveur de coupes massives et rapides optimisant le coût de déplacement des gros engins de chantier


Publié le lundi 7 décembre 2015.