à UTOPIA Toulouse à 20 h 30 (achetez vos places à partir du 16/04)
Soirée organisée par les Amis de la Terre Midi-Pyrénées et les Amis du Monde diplomatique avec le soutien de l’Université Populaire de Toulouse
Projection unique suivie d’un débat avec Daniel Roussée et Marc Saint Aroman, administrateurs du réseau Sortir du nucléaire et des Amis de la Terre Midi-Pyrénées.
Réalisateurs : Micha Patault & Sarah Irion
Que dire d’un projet de construction d’une centrale nucléaire dans l’aire post-Fukushima ? Que dire si cette centrale sera construite sur une zone hautement sismique et en bordure de mer ? Que dire si cette centrale s’enorgueillit d’être la plus grande centrale nucléaire au monde ? Que dire de ce projet s’il menace l’économie de 10 000 personnes ? Un indien vous dira de manière impulsive : « Are Vah ! », pour marquer son étonnement ou sa stupéfaction.
La France est l’heureux promoteur de cet étonnement : le géant nucléaire français Areva s’apprête à construire cette centrale sans commune mesure dans une région de l’Inde propice aux tremblements de terres (Jaitapur, État du Maharashtra). Il s’agirait de doter l’Inde de six réacteurs de technologie EPR pour subvenir aux besoins croissants en électricité du pays.
Après un gel des nouveaux projets nucléaires dans le monde dû à la crise nipponne, la France est à la recherche de son modèle d’exportation et confirme son obsession nucléaire. De son côté, l’Inde rassure les entreprises étrangères en minimisant leurs responsabilités en cas d’incident majeur. De manière acharnée, la France parie sur une renaissance nucléaire, et l’Inde parie sur le nucléaire pour son développement énergétique. Demandons-nous à quel prix ces grands paris seront pris !
Cinq ans après Fukushima et trente ans après Tchernobyl, la ligne politico-industrielle française en ce qui concerne le nucléaire n’a pas changé d’un iota. Dans une véritable fuite en avant, le groupe AREVA, soutenu par l’État et EDF, poursuit à grand frais ses projets : opération déficitaire en Finlande avec neuf années de retard et un coût qui a plus que doublé, EPR de Flamanville dont le coût supérieur à 10 milliards d’euros a triplé, projet de deux EPR au Royaume-Uni pour 24 milliards d’euros qui a conduit le directeur financier du groupe à démissionner. Si l’on ajoute à cela les coûts cachés du traitement des déchets et du futur démantèlement des centrales, non seulement le mythe de l’électricité nucléaire bon marché a vécu, mais les consommateurs-contribuables devront probablement en assurer les conséquences et payer l’addition.