Le 2 oct 2008
Inserm ; liens avérés entre cancer et environnement
Ce titre a fait la une des journaux, il a été relayé par de nombreuses associations, cette reconnaissance est-elle importante ?
L’affset* a chargé l’inserm* d’établir un bilan des connaissances sur les liens entre l’environnement et les cancers, il faut dire qu’en 2005, on a estimé à 320 000 le nombre de nouveaux cas de cancer en France, pour les deux sexes confondus.
Il y a eu une augmentation du taux d’incidence depuis 1980 estimé à + 35% chez l’homme et + 43% chez la femme.
Deux groupes de chercheurs compétents en épidémiologie, toxicologie, médecine du travail et quantification des risques, ont analysé les données scientifiques internationales sur les neufs cancers qui ont été sélectionnés en raison de leur augmentation sur les 25 dernières années (1980-2005)
Ces chercheurs ont considéré également comme facteurs environnementaux les agents physiques, chimiques ou biologiques présents dans l’atmosphère, l’eau, l’alimentation, les sols, dont l’exposition est subie cela est nouveau, car dans les études précédentes on préférait pointer les comportements individuels, et négliger ainsi le rôle de l’environnement. (seul le tabagisme passif est considéré dans cette étude)
Durant la période 2000-2005 soit cinq ans, arrive en tête dans ce triste palmarès du nombre de cancer en augmentation celui de la prostate chez l’homme +8.5% celui de la thyroïde chez l’homme +6.4et chez la femme la femme +6.1%, le cancer du poumon chez la femme+5.8%, le lymphome de Hodgkin chez la femme +3.3%, le cancer du testicule chez l’homme +2,7%. le cancer du sein +2,1%.
Même si le dépistage a une incidence sur cette augmentation, ces chiffres ont été suffisamment inquiétants pour justifier cette étude. (cf annexe1 de l’article sur le site*).
Les liens avec les facteurs environnementaux avérés ou probablement cancérogènes sont affichés dans un tableau de ce rapport : lien avec l’amiante, les radiations x ou gamma, fumées de diesel, insecticides non arsenicaux, tabac passif....
Il est à noter qu’il y a des liens possibles entre les pesticides et 8 cancers, la dioxine et le PCB sont cités dans trois cancers. Le rapport signale aussi son incapacité à évaluer le millier de molécules mises sur le marché faute de données toxicologiques et épidémiologiques. On peut se réjouir que soit enfin reconnu ce que disent depuis longtemps les cancérologues en premier lieu (appel de Paris*), de très nombreuses associations, et des chercheurs, qui tous n’ont cessé d’alerter les pouvoirs publics durant des années.
Il serait temps de prendre en considération la dangerosité des produits en amont, et tenir compte les résultats scientifiques des chercheurs et toxicologues plutôt qu’attendre d’analyser et comptabiliser l’ampleur des dégâts chez l’homme.
Va-t-on encore avoir la même attitude face la déferlante des nanoparticules ?
Des publications scientifiques montrent que les nanotubes de carbone ont des effets similaires à l’amiante chez l’animal, des toxicologues ont jugé à partir d’expériences que l’exposition à certaines de ces particules était préoccupante pour la santé va-t-on attendre des années et reproduire le drame de l’amiante ?
On aimerait voir une réelle volonté de protéger la santé des citoyens, il est grand temps.... avant qu’il ne soit trop tard, pour reprendre le signal fort du Pr Belpomme en 2007.
• afsset agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail
• article : www.inserm.fr/fr/presse/communiques/ec_cancer_environnement_21008.html
• appel de Paris http://appel.artac.info
Josiane Fontaine, commission Santé environnement des ATMP.