Alors que le climatologue américain James Hansen est venu dire en mai, dans 5 capitales européennes, que l’exploration et l’exploitation des pétroles, gaz de schiste et sables bitumineux étaient « Un crime contre l’humanité » ; l’OPECST (Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Technologiques) rendait son rapport d’étape le 8 juin qui faisait l’apologie de la fracturation hydraulique.
Les Amis de la Terre avec d’autres ONG n’ont pas manqué de réagir à cette annonce.
Ils « se joignent aux collectifs citoyens contre les gaz de schistes pour demander l’interdiction du recours aux gaz et huiles de schiste, quelque soit la technique d’extraction ainsi que pour exiger une transition énergétique tournée vers la sobriété et les énergies renouvelables mais en aucun cas vers les énergies fossiles quelle qu’elles soient »
Nous avons fait le point en réunion mensuelle sur le sujet : Gaz de schiste ? : Recherche d’hydrocarbures, impacts, code minier, où en est-on en France, en région, l’opposition s’affirme, en France dans le monde, les alternatives… gaz de houille
par Rose Frayssinet
Depuis décembre 2010, les Amis de la terre se sont engagés dans une opposition frontale à l’exploration et à l’exploitation des gaz de schiste et ont été présents dès sa création dans la Coordination Nationale : Non aux Gaz de schiste, ni ici ni ailleurs, ni maintenant ni jamais
En Midi Pyrénées nous avons commencé nos réunions d’informations dans toute la région, dès Janvier 2011 et provoqué la création de collectifs locaux, dans le lot, le Tarn-et-Garonne, l’Aveyron, le Lot-et-Garonne et le Gers, tout en maintenant un lobbying auprès des services de la Dréal (Direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement)
Nous faisons le point aujourd’hui, l’affiche ci-dessous résume très bien l’ensemble des impacts généré par cette exploitation
– Où se trouvent les gisements d’hydrocarbures ?
Les gaz de schiste se sont formés dans la roche mère entre 2000 m et + de 3000 m de profondeur, dans des couches de 200 à 300 millions d’années par la décomposition des matières organiques (algues, plancton, végétaux), dans des bassins sédimentaires par augmentation de la température et de la pression. Pétrole, charbon, gaz en poche sont dit conventionnels et si la roche est imperméable, les hydrocarbures restent piégés dispersés « coincés » sont dit « non conventionnels » gaz de schiste, schistes bitumineux, gaz de charbon piégé dans une nappe aquifère.
– Pourquoi cette course effrénée ?
Aux Etats-Unis, les 500 000 à 700 000 puits depuis les années 2000, ont permis à l’Etat Fédéral de réduire les importations de gaz malgré une technique coûteuses. Dick Cheney a dédouané les pétroliers d’études d’impact et l’Etat accorde des aides substantielles à ces derniers en fonction de leur production.
– La technique employée : la fracturation hydraulique :
Elle consiste à injecter un mélange d’eau (de 10 000 à 20 000m3) sous pression, de sable (800 à 1 000m3), et de produits chimique (près de 200 t), pour briser la roche, la rendre perméable et récupérer le gaz méthane. Il faut jusqu’à 20 fracturations par puits. Pour une production valable au plus de 5 ans.
Voir Présentation et commentaires de Jérôme Viers
– Quels impacts ?
Risques locaux et globaux :
- pour les eaux en surface ou en profondeur par la contamination chimique due au liquide de fracturation, remontées de substances radioactives, arsenic… (de 15% à 80 % du liquide de fracturation peut remonter et est très difficile à traiter)
- conflit d’usage de l’eau puisque 10 000 à 20 000 m3 sont nécessaires à chaque fracturation
- pollution des sols par fuites des bassins de décantation pollués
- pollution de l’air par le procédé de 1 à 9% de la production est perdue, particules, pollutions urbaine dû au trafic routier (4 000 visites de camion par tête de puits) à Fort Worth équivalant de la pollution d’une ville de 750 000 habitants en zone rurale. Au Québec 19 puits fuyaient sur 30 en phase exploratoire en 2011)
- bruit de la fracturation, des camions (Franquevielle 2 ans nuit et jour)
- utilisation des terres pour la plateforme, routes, stockages : 3,6 hectares, 2 fois plus qu’un forage traditionnel (Franquevielle 1km2). Il faut beaucoup de puits car on atteint 50% de la production totale en 1à 5 ans
- atteinte à la biodiversité
- risques sismiques de 3 à 4 sur l’échelle de Richter, failles provoquées où le méthane peut remonter (avérés aux EU et en GB)
- impacts sanitaires pour les travailleurs et les riverains
- impacts socio-économiques dans des zones touristiques ou d’agriculture soutenable
Voir le film Gasland de Josh Fox.
- impacts sur le climat : l’ensemble de l’exploitation et plus émettrice de gaz à effet de serre que le pétrole et le charbon
- le développement des hydrocarbures non conventionnels se fera au détriment, de la transition énergétique vers des énergies renouvelables et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
– Le code minier en France : règlementation qui régit les demandes de Permis Exclusifs de Recherche d’Hydrocarbures liquides ou gazeux (PERH)
Carte des titres miniers janvier 2011
Pour rappel : en France le sous-sol à + de 10 m de profondeur appartient à l’état. Pour commencer les travaux de forage, il faut l’accord du propriétaire, il peu demander à être indemnisé. Si pas d’accord, expropriation ou autorisation du préfet avec « servitudes minières » réhabilitation et indemnisation des préjudices. Au nom de l’intérêt collectif ou de la sécurité d’approvisionnement, l’Etat peut faire exploiter ces ressources sans l’accord du propriétaire.
En phase d’exploration :
- dossier du pétitionnaire au BEPH (bureau exploration production des hydrocarbures
- enregistrement par le Ministre pour un périmètre définit et pour 2, 3, 4 ou 5 ans
- désignation du préfet coordonateur chargé du dossier
- transmission à la Dréal pour instruction (Languedoc-Roussillon pour le permis de Nant, Midi-Pyrénées pour les permis de Cahors, Foix et Mirande, Aquitaine pour Eauze etc…)
- première instruction par la Dréal sur la capacité technique et financière du pétitionnaire et s’il ne recourt pas à la fracturation hydraulique
- si le dossier est recevable, transmission au Ministre et parution aux Journal officiel en France et en Europe, ce qui ouvre la mise en concurrence pendant 90 jours
- Pendant ce temps deuxième instruction par les préfectures départementales et consultations des services déconcentrés de l’Etat, la Dréal a 4 mois pour donner son avis propre
- Depuis la « petite loi » du 27 décembre 2012, le public a droit a être informé, les demandes de PERH sont mises en ligne pendant 30 jours, et il peut faire des observations pendant 21 jours ( ???)
- Après l’avis définitif de la Dréal et du préfet coordonnateur, renvoi au Ministre
- Pour avis du Conseil Général de l’Industrie et des Technologies (CGIET)
- Accord ou rejet et signature du Ministre
- Si le permis est accordé le titulaire du permis doit effectuer une déclaration s’ouverture de travaux à la Dréal, les maires sont alors informés charge à eux d’en informer le public par voie d’affichage
- Obligation depuis juin 2012, d’une étude d’impact et une enquête publique si le forage dépasse une profondeur de 100 m
- Le PERH peut être renouvelé 2 fois avec division de la surface de moitié au moins, le pétitionnaire peut don faire des recherche sur la surface demandée pendant 15 ans, pendant la phase exploratoire il n’a ni taxes ni impôts, et toutes les installations sont prêtes pour l’exploitation.
Les deux changements intervenus, la « petite loi » de décembre 2012 et le décret de juin 2012 sont applicables à tous les projets. Ils ne sont pas inclus dans la code minier en révision, ceux sont 2 avancées du Grenelle de l’environnement.
En phase d’exploitation :
- L’arrêté de « concession » est accordé si le pétitionnaire a fourni une étude d’impact, le dossier est instruit localement par le préfet de département avec enquête publique et avis du Conseil Général de l’industrie et des technologies et du Conseil d’Etat
- La « concession » est accordée pour 20, 30 jusqu’à 50 ans par décret du premier Ministre.
– Où en est-on en France et en région depuis 2011 ?
En France : 61 permis ont été accordés, mais il reste 110 demandes de PERH encore à l’instruction. 7 demandes de permis avaient été abrogées en septembre 2012 dont celui de « Cahors » et de « Beaumont de Lomagne », 5 permis avaient été annulés en juillet 2011 dont celui de Nant
Voir carte des titres miniers de 2013
Dans le grand Sud-Ouest : des permis et des concessions autour de Lacq et de Parentis, en mer « Parentis maritime » qui couvre 8 110 km2 expirait en juillet 2002, il apparait encore sur la carte de 2013 !!
En Région Midi-Pyrénées :
Permis en cours de validité première période (en jaune sur la carte 2013)
Gers :
- Saint Gièdre – 1238 km2, Gaz2Grid expire 31 mai 2013 ;
Hautes-Pyrénées :
- Ger – 514 km2-Exceed Energie expire en mars 2013
- Montaner- 294 km2- Celtique Energie Pétroléum expire en avril 2013 (demande de renonciation)
Permis en cours de validité deuxième période (en vert clair sur la carte 2013)
Gers :
- Tarbes Val d’Adour-235 km2- Europétrol et Gaz expire le 18 janvier 2012
Haute-Garonne :
- Foix :-549 km2
- Vermillon Pyrénées SAS (Encana ayant cédé ses droits) expire en février 2012
Demandes des permis à l’instruction (n’ont pas été cartographiés sur la carte générale en 2011, ils apparaissaient en gris)
- [32/31/65/09] - Mirande – 3 642 km2- pour 5 ans –Gaz2Grid- demande du 8/06 /2012- préfet coordonnateur Midi-Pyrénées
Voir Carte du pétitionnaire
- [32/40/31/82] - Eauze - 3172 km2- pour 5 ans - Gaz2Grid - demande du 8/06/2012 – préfet coordonnateur d’Aquitaine. Ces 2 demandes de la compagnie Australienne couvrent 6 814 km2 et d’après le site du Ministère pour rechercher du pétrole mais leurs demande mentionne recherche d’hydrocarbures liquides ou gazeux.
Voir Carte du pétitionnaire
Concessions en cours de validité en Région Midi Pyrénées (en rouge foncé sur les cartes 2013)
Haute-Garonne :
- Proupriary : 13 km2 – Total- l depuis1952 jusqu’à 2018
Saint Marcel- 39,43 km2- Total 1952/2018
Haute-Pyrénées :
- Bonrepos Montastruc -47 km2- Géopétrol 1980/203
- Laméol- 4,4km2 – Géopétrol -1985/2025
- Castéra-Lou 26,30km2- Géopétrol- 1985/21/025
La fracturation hydraulique a été pratiquée à Franquevielle et à Mérignon du 02/2006 à fin 2007 par la société canadienne Encana (Permis de Foix)
- Forages à 2 616 m de profondeur pour franquevielle avec quelques heures de Gaz
- Forages à 3 421 m à Mérignon « à sec »
A l’époque on cherché du « Gaz coincé » par la technique dite de « fragmentation ou « stimulation » par fracturation hydraulique,sur une surface de 2 terrains de foot, décapée, coulée du plateau de béton pour la tête de puits, pompage de l’eau de fracturation dans le canal voisin, très nombreux camions. La plateforme a fonctionné 2 ans jours et nuits.
Les puits ont été rebouchés en 2008 en conformité avec la règlementation : mise en place d’une protection anti corrosion, cimentation des cuvelages, bouchons de ciments, le puits est cimenté jusqu’en surface avec en plus un massif de béton est coulé pour couvrir le puits. il n’y a pas de surveillance de la qualité des eaux de surface ni des nappes prévues.
Vermillon avoue avoir effectué en France 15 fracturations hydrauliques de 2002 à 208 + 2 en 2010
– L’opposition s’affirme en France et dans le monde car les risques sont avérés
La Commission Européenne a publié le 7 septembre 2013, 3 rapports dressant le bilan : sanitaire et environnemental, climatique, économique de l’exploitation des gaz non conventionnels
Le constat : « s’est sale, pas sûr, non encadré juridiquement et cela ne donnera jamais l’indépendance énergétique à l’UE » (taux de récupération de 15 à 40% des réserves supposées !)
Au Etats – Unis même constat : l’ambassade de France aux EU rapporte les résultats sur les 264 risques sociaux et environnementaux recensés par 215 experts
Nous avions déjà listés tous ces risques dès 2011, maintenant la constatation est affirmée.
L’opposition en France
La coordination Nationale des collectifs « non au gaz de schiste » s’était réunie en 2011 et organisé 3 journées de « convergence citoyenne pour une transition énergétique » dans le Gard qui avait abouti à la « Déclaration de Lézan du 28 août 2011 »
Les fortes mobilisations dès février 2011 ont été productives :
- Interdiction de la fracturation hydraulique
- 3 permis de recherche abrogés le 3 octobre 2011 (il en reste 61)
- 3 demandes rejetées en septembre 2012
La coordination nationale qui s’est réunie les 27 et 28 avril 2013, réaffirme ses exigences de reconversion énergétique vers les renouvelables à faible impact environnemental et se mobilise contre toute forme d’extractivisme et contre les GPII
L’opposition dans le monde
Des Etats
- Interdiction de la fracturation hydraulique : en Bulgarie (janvier 2012), dans l’Etat du Vermont (2012), la province de Cantabrie (2013) en Espagne
- Moratoire de suspension de la FH : Etat de New-York (2010), New-Jersey (2013) la ville de N-Y (2012), le Québec (2013), l’Autriche (2012), la Roumanie (2012)
- Des restrictions : Royaume-Unis (problèmes de séisme, et d’eau), Allemagne (craintes de pollution de l’eau)
- Arrêt de certaines exploitations : en Suède, Roumanie, Pologne, Autriche, Irlande
Des citoyens
- Depuis 2011, à chaque Forum mondial de l’eau, les associations réclament l’arrêt de tout extractivisme et bien sûr de la fracturation hydraulique
- Le 22 septembre 2012 première journée internationale d’action : 150 actions dans 20 pays : France, Belgique, Espagne, Royaume-Uni, Irlande, Autriche, Pays-Bas, Bulgarie, Tchéquie, Roumanie, Mexique, Texas, Californie, Pennsylvanie, Australie, Nouvelle Zélande…
Il existe aujourd’hui un mouvement citoyen mondial contre le « Fracking »
Les Pays pro gaz de schiste
- La Chine : fin octobre 2012 lance un appel d’offre pour 20 blocs de GdC
- L’Argentine : projet de 100 puits dans la province de Neuquèn
- Canada
- L’Algérie
- La Tunisie
- L’Afrique du Sud à levé le moratoire fin 2012
– Les Alternatives à la fracturation hydraulique ?...
La Fracturation Hydraulique si on améliore la technique en réduisant les volumes d’eau, des additifs moins toxiques, des « proprants » plus légers, de meilleurs cuvelages et cimentations, traitement de l’eau de fracturation, limiter l’espace au sol… et si on travaille bien l’opinion publique. Les experts auditionnés veulent au moins 100 explorations pour évaluer ce qui est productible ceux sont des incantations des pétroliers et des industriels français qui pensent faire bien mieux que les américains
Dans tous les cas il faut fracturer :
- avec des liquides : CO2, azote, hélium, diesel, méthanol, propane (1 500 fracking dans le monde c’est la technique la plus mature mais extrêmement dangereuse car il faut stocker 200 à 300 m3 de propane liquide) chaque forage serait un site SEVESO.
- par fracturation électrique par onde de pression, mais les fractures sont courtes et il faut multiplier le nombre de puits
- fracturation thermique pour l’huile de schiste
Fracturation, stimulation, fragmentation…massage de la roche mère c’est bien la même chose et même si on ne fracturait qu’avec de l’eau, l’eau de fracturation serait toxique avec les remontées de radionucléides, d’arsenic et de métaux lourds.
En conclusion :
Un projet risqué (coûts environnementaux et coûts de production), un projet incompatible avec la lutte contre le changement climatique, le développement des énergies renouvelables.
Notre demande : développer des alternatives et « décarboniser, pas recarboniser »
– Gaz de houille gaz de couche ? (texte d’Annie du Collectif d’Alès)
Le charbon est une roche fossile qui provient de la transformation des matières organiques enfouies au cours de centaines de millions d’années sous des sédiments.
Notre sous-sol n’est pas figé. Les couches géologiques s’enfoncent, se plissent, se cassent, se bousculent, remontent. Les mouvements peuvent être très lents ou brutaux comme dans les tremblements de terre.
Pour en revenir à notre charbon, suivant les pressions et les chaleurs aux quelles il a été soumis, du gaz, en plus ou moins grande quantité peut se former : du méthane essentiellement.
Gaz de roche-mère, pour les géologues ; grisou, pour nous tous.
Ce gaz est déjà exploité en Chine depuis une vingtaine d’années, également en Australie et aux USA.
Le gaz de charbon peut être récupéré dans trois cas différents :
- 1- Le drainage dans les mines de charbon en activité, pour des raisons de sécurité afin d’éviter les risques de « coup de grisou », mais aussi, quoique rarement, désormais pour valoriser le gaz.
- 2- Extraction à partir des mines de charbon abandonnées :
Techniques mises au point pour éviter les inconvénients d’une accumulation de gaz dans un espace fermé : explosion, diffusion non contrôlée de gaz toxique.
Actuellement, même si çà ne parait pas très rentable on essaye de récupérer le gaz (comme Gazonor dans les mines du Nord).
Cette technique nécessite le pompage des eaux d’exhaures et, malheureusement, faute de solution alternative, leur rejet dans des canaux ou cours d’eau.
Il faut savoir que les eaux qui sortent des anciennes galeries sont non seulement naturellement polluées (voir plus loin) mais également souillées par tout le matériel abandonné sur place à la fermeture des mines, en particulier les transformateurs (pollutions au P.C.B.) les engins de chantier (diesel, huiles)
- 3- Production par forage des couches de charbon souterraines non exploitées.
C’est cette technique qui prend de l’extension, et qui pourrait tenter les sociétés pétrolières dans notre région.
Pour l’exploitation des couches carbonifères, plusieurs phases se suivent :
· Repérage des aquifères présents dans les couches de charbon, utilisation de la sismique
· Pompage de l’eau : création d’une dépression
· Récupération du gaz qui remonte grâce à la dépression créée puis séparation du mélange gaz/eau.
Ensuite, selon chaque cas (cette phase n’est pas constante, elle dépend du contexte géologique) pour améliorer la rentabilité, on peut faire une stimulation.
Et c’est là que la stimulation par fracturation hydraulique est utilisée, comme aux U.S.A. et en Australie.
Les quantités d’eau pompées au départ sont très importantes. Les chiffres varient mais il faut compter des milliers de m3 sur une période de plusieurs mois parfois.
Il faut noter que se sont, même sans aucune adjonction, des eaux très salées, et qui peuvent contenir des métaux lourds, soufre, arsenic, éléments radioactifs.
Aux USA, ils renvoient les eaux d’exhaures dans les rivières, ils en donnent une partie aux agriculteurs pour leurs eaux d’irrigation, une autre partie reste en bassins de décantation, 5% sont réinjectées dans le sol.
A notre connaissance, il n’existe aucune possibilité de dépolluer une telle quantité d’eau, ni ici ni ailleurs, malgré les déclarations de Veolia !
Même sans stimulation, la dépression créée modifie complètement la circulation des fluides souterrains, aspiration des aquifères, déplacement du méthane et pénétration d’air qui ont déjà entraîné des incendies.
Ce problème des incendies spontanés dans les couches de charbon est très grave. Les incendies entraînent des dégagements de gaz toxiques (dioxyde de soufre et de carbone), les éteindre est très difficile, sinon impossible dans bien des cas, ils persistent des mois voir des années.
Il ne faut pas oublier que l’exploitation, comme toute celle des gaz de roche mère, nécessitera des forages très nombreux, et rapprochés entraînant, comme ailleurs, destruction des paysages et de l’économie agricole et touristique de la région.
No gazaran, Grisou non plus !
Voir présentation : Gaz de Couche des Amis de la Terre Nord
Voir aussi 2 fiches sur le site des Amis de la Terre France :
Exploitation en Europe
Le mythe du gaz de schiste bon marché et abondant aux Etats-Unis