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voir la vidéo de notre action scénarisée :

Non au Grand Marché Transatlantique ! from Les Zooms Verts on Vimeo.

 Texte du Sans-Culottes

  {{Acte I : L'entente des capitalistes}}

(Les deux capitalistes sont face à face et manifestent toutes sortes d’expressions et d’attitudes qui signifient une connivence : ils se sourient, s’expliquent des choses discrètement, se serrent la main, se tapent sur l’épaule. De temps en temps ils jettent des regards hostiles en direction de Marianne en la désignant discrètement
Pendant ce temps,Marianne, placée entre les capitalistes et le Sans-Culottes, regarde celui-ci d’un air attentif et grave)

Citoyennes, citoyens, l’heure est grave, écoutez-bien : depuis de nombreuses années les firmes multinationales européennes et américaines organisent la défense de leurs intérêts propres au détriment nos intérêts à tous, et les gouvernements leur servent la soupe. Dès 1995, ils ont demandé la constitution d’une instance appelée le « transatlantic business dialogue » pour préparer les nouvelles relations commerciales entre l’Europe et les Etats-Unis. Cette instance, qui fournit des recommandations aux décideurs politiques, n’est rien d’autre qu’un groupe de pression représentant les multinationales.

Citoyennes, citoyens, les firmes multinationales ont échoué à faire adopter l’accord multilatéral d’investissement en 1998 car il y a eu trop d’oppositions. Mais chassez-les et elles reviennent au galop ! En 2007, elles ont obtenu la création du Conseil Economique Transatlantique, où 70 d’entre elles siègent aux côtés de nos représentants publics. Ainsi, elles travaillent main dans la main avec eux afin des préparer une harmonisation des normes entre l’Europe et les Etats-Unis.

Citoyennes, citoyens, en mai 2013, Conseil Economique Transatlantique a obtenu l’adoption du mandat de négociation pour l’accord de partenariat sur le commerce et les investissements entre les Etats-Unis et l’Europe. Le mandat a été voté par le Parlement européen sans que les parlementaires en connaissent le contenu. Les Parlements nationaux n’ont même pas été consultés.

Citoyennes, citoyens, le contenu du mandat de négociation était censé rester confidentiel. La Commission Européenne se refuse à divulguer aux parlementaires européens le contenu réel des textes de négociation. Si nous en avons connaissance aujourd’hui c’est parce qu’il y a eu des fuites. Les négociateurs œuvrent dans la plus grande opacité pour ne pas que nous, citoyens lambda, fassions échouer leurs plans comme en 1998.

Citoyennes, citoyens, combien parmi vous connaissent le nom de Karel de Gutch ? Karel de Gutch est le commissaire européen au commerce : c’est lui qui représente l’Europe dans la négociation avec les Etats-Unis pour le grand marché transatlantique. Karel de Gutch ne s’efforce pas de rendre compte de ce qu’il fait à nos représentants démocratiquement élus. Même notre ancienne ministre du commerce extérieur, Nicole Bricq, a dû batailler pour obtenir certaines informations sur le contenu des négociations.

  {{Acte II : L'attaque de Marianne et des citoyens}}

(Les capitalistes s’intéressent de plus en plus à Marianne, ils continuent à mimer un dialogue à travers lequel on perçoit qu’elle les encombre et qu’il faut agir pour la neutraliser. Marianne a l’air de plus en plus inquiète, elle regarde alternativement le Sans-Culottes et les capitalistes)

Citoyennes, citoyens, savez-vous ce que contient le mandat de négociation du traité transatlantique ? Il s’agit de faire de nouveaux ponts en or aux firmes multinationales car elles n’en ont jamais assez. Elles veulent supprimer les taxes douanières qui subsistent entre l’Europe et les Etats-Unis, notamment dans le domaine agricole, où elles sont encore significatives. Elles veulent s’accaparer les domaines qui relèvent encore des services publics, pour s’offrir de nouvelles parts de marché. Et surtout, surtout, elles veulent s’attaquer à ce qu’elles appellent « les obstacles non-tarifaires au libre-échange ».

(Les capitalistes commencent à attacher les mains, puis à bâillonner, puis à ligoter Marianne. Ils bâillonnent ensuite des personnes lambda).

Citoyennes, citoyens, savez-vous ce que ce qu’on appelle « les obstacles non-tarifaires au libre-échange » dans le jargon du droit des affaires ? Ce sont toutes les normes qui nous protègent : qui protègent notre santé, notre environnement, la qualité de nos aliments, le respect de notre vie privée, le droit du travail. Toutes ces normes sont considérées comme des obstacles au commerce et aux investissements par les firmes multinationales qui méprisent la démocratie et les droits fondamentaux.

Citoyennes, citoyens, l’accord de partenariat sur le commerce et les investissements entre les Etats-Unis et l’Europe prévoit un nivellement par le bas des normes en vigueur des deux côtés de l’Atlantique. Or ces normes sont déjà beaucoup moins protectrices aux Etats-Unis qu’en Europe.

Citoyennes, citoyens, sachez que, afin de garantir la primauté du droit des affaires sur les droits des citoyens, le mandat de négociation pour le grand marché transatlantique prévoit la mise en place d’un nouveau mécanisme de règlement des différends investisseurs/Etat. Il s’agirait d’une instance d’arbitrage privée qui permettrait à des investisseurs étrangers d’attaquer directement les Etats ou les collectivités locales afin d’obtenir des dommages et intérêts pour le manque à gagner résultant des lois et des règlements qui nous protègent.

Citoyennes, citoyens, ce sont des avocats d’affaires qui règleront les différends et ce seront presque toujours les investisseurs qui gagneront. Des mécanismes de ce type ont déjà été mis en place. On sait à quoi cela conduit : au mieux les Etats versent des sommes considérables de dommages et intérêts indus aux investisseurs, au pire ils renoncent à leur législation. C’est un hold-up sur les Etats, c’est un bâillonnement de la démocratie, c’est un mépris des citoyens !

(courte pause pour permettre au poulet d’apparaître !)

  {{Acte III Le poulet au chlore}}

Citoyennes, citoyens, savez-vous le genre de réjouissances que veulent nous faire avaler les géants de l’agro-alimentaire américains ? Du bœuf aux hormones, du porc à la ractopamine ou encore du poulet au chlore : démonstration.

(une personne frotte le poulet avec un torchon, elle tient une bouteille d’eau de Javel de l’autre)

Citoyennes, citoyens, savez-vous pourquoi on lave des poulets au chlore dans certains établissements agro-industriels américains ? Parce que les éleveurs industriels ont eu la formidable idée de tremper les poulets morts dans une soupe fécale de façon à augmenter leur poids, d’où la nécessité, ensuite, de les désinfecter au chlore.

Citoyennes, citoyens, ce n’est donc plus une formule caricaturale mais une réalité : on veut nous faire manger de la merde. En voulez-vous ?
 [1]

  {{Acte IV La rébellion}}

(une personne n’ayant pas les mains attachées commence à libérer les autres et ainsi de suite, jusqu’à libérer Marianne)

Citoyennes, citoyens, la nouvelle tyrannie à abattre est celle des grandes firmes multinationales :élevons-nous contre la mafia en col blanc ! Ne lui laissons pas imposer la loi du plus fort. Laissons-nous décider des lois qui nous protègent.

Citoyennes, citoyens, laissons-nous le choix de refuser les gaz de schistes, de refuser le poulet au chlore, de refuser les plantes génétiquement modifiées, de protéger nos libertés individuelles, de permettre une régulation de la finance, de conserver nos services publics, de maintenir une agriculture paysanne.

Citoyennes, citoyens, le droit à la santé, à la protection des libertés individuelles, le droit à un environnement sain, le droit du travail, sont des droits fondamentaux. Ils doivent primer sur le droit des affaires et non l’inverse.

Citoyennes, citoyens, ne croyez pas les fables que vous racontent Hollande, Montebourg, Moscovici et consorts. Le traité transatlantique ne créera pas d’emplois et pénalisera le plus grand nombre. Les intérêts des firmes multinationales ne sont pas les intérêts des citoyens.

Citoyennes, citoyens, ne nous déclarons pas vaincus. Demandons des comptes à nos représentants, interrogeons-les sur leurs positions et choisissons ceux qui défendent l’intérêt général. Elevons-nous contre les empires économiques qui veulent instaurer le règne du marché total. No pasaran !

Citoyennes, citoyens de tous les pays d’Europe et des Etats-Unis, unissez-vous, ne vous laissez pas ligoter : sauvons la souveraineté populaire, sauvons la démocratie !

[1Pour les sceptiques (je devrais dire : les « septiques » !!!) au sujet de la soupe fécale pour augmenter le poids des poulets, ce n’est pas une légende : le process est décrit par l’écrivain et journaliste américain Jonathan Safran Foer dans son ouvrage « Faut-il manger les animaux ? » (2009).

En résumé il y a trois étapes dans la préparation des poulets :

1) Lorsqu’ils sont censés être abattus (car ce n’est pas toujours le cas !), ils sont d’abord plongés dans une cuve à ébouillanter, où ils absorbent par la peau, du fait de la chaleur, les fientes et les autres saletés qu’ils portent sur eux.

2) Ils passent dans des machines à éviscérer, lesquelles entaillent souvent les intestins, de sorte que les excréments se répandent dans la cavité péritonéale. Aujourd’hui, seule la moitié des volatiles ainsi « crottés » sont rejetés, les fientes n’étant plus considérées que comme une simple « souillure esthétique ».

3) Ils sont refroidis dans une énorme cuve réfrigérée où se retrouvent aussi bien les animaux propres que les animaux souillés. « Alors qu’un nombre significatif de sites d’abattage européens et canadiens ont recours à des systèmes de refroidissement par air, 99% des ateliers américains de transformation de volailles utilisent toujours le système de l’immersion dans l’eau froide (...). Il n’est guère difficile d’en deviner la raison : le refroidissement par air diminue le poids des carcasses de poulet, alors que l’immersion permet de l’augmenter du fait que les poulets se gorgent d’eau (la »soupe fécale"). Une étude a montré que le simple fait d’enfermer les carcasses de poulets dans des sacs plastique hermétiques pendant le stade de refroidissement éliminerait les risques de contamination croisée. Mais cela éliminerait aussi une occasion pour l’industrie de transformer de l’eau souillée en dizaines de millions de dollars de poids supplémentaire dans les produits de volaille. (...)
Il n’y a pas si longtemps encore, l’USDA avait fixé à 8% la part de liquide absorbé que l’on pouvait vendre au consommateur au prix de la viande de poulet (...). Lorsque la chose a été connue du public dans les années 1990, on a assisté à une compréhensible levée de boucliers. Des consommateurs ont entamé des poursuites judiciaires contre cette pratique (...). Les tribunaux ont supprimé la règle des 8% en concluant qu’elle était « arbitraire et fantaisiste ».
Ironiquement, pourtant, l’interprétation de la décision judiciaire par l’UDSA a autorisé l’industrie du poulet à procéder à sa propre évaluation du pourcentage de viande de poulet pouvant être composée d’eau polluée et chlorée. (...), la nouvelle loi américaine autorise un peu plus de 11% d’imprégnation de liquide."


Publié le dimanche 11 mai 2014.