Les communs désignent l’activité des communautés qui s’organisent et se régulent pour protéger et faire fructifier des ressources matérielles ou immatérielles, en marge des régimes de propriété publique ou privée. Zones urbaines transformées en jardins partagés par les habitants, savoirs contribuant à l’encyclopédie Wikipedia par des millions d’internautes, cartographie OpenStreetMap nourries par les utilisateurs, savoirs traditionnels, logiciels libres, science ouverte, publications en libre accès, pédibus scolaires, système d’irrigation agricole partagé, semences libres, contenus éducatifs ouverts, échanges de savoirs, justice participative, etc. Les initiatives fleurissent qui inventent des manières créatives et solidaires de générer, gérer et partager des ressources et les communs apparaissent comme source d’alternatives.
Le Temps des Communs à Toulouse du 5 au 10 octobre 2015
Une quinzaine qui a donné à voir la richesse et la diversité des communs et de leurs acteurs
Avec 32 évènements inscrits à l’agenda du festival et plus d’une quarantaine d’acteurs locaux à s’être mobilisés à un moment ou à un autre, le « Temps des Communs » a donné à voir :
– Des exemples concrets, à l’échelle d’un territoire local, des différentes dimensions des communs,
naturels (l’eau, le climat, les énergies renouvelables, le foncier agricole),
matériels (jardins partagés, cafés-bricol, tiers-lieux, supermarché coopératif, espace public, livres et objets gratuits)
et immatériels (savoirs partagés, domaine public, logiciels libres, Internet citoyen, monnaie complémentaire, création artistique)
– La diversité des acteurs et des communautés qui portent, font vivre, protègent et développent ces communs dans une ville comme Toulouse :
des collectifs comme Alternatiba, « Toulouse en transition », SavoisrCom1, Museomix, book-crossing, disco-soupe, Ouishare
des associations comme Solidarité Villes (animation et concertation des acteurs de la Ville), Toulibre (logiciels libres), Combustibles (au service des acteurs culturels), Alter-Habitat (habitat participatif), Le Temps d’Agir (éducation populaire), TetaNeutral.net (Internet citoyen), Solidées (réseau d’entraide créative et solidaire), Reynerie-Services (Régie de Quartier), Partageons les jardins (jardins partagés)
des acteurs culturels comme la Compagnie Lovena (spectacle vivant), les médiathèques de Toulouse et Blagnac, le Magazine Friture (le média des possibles dans le Grand Sud)
des projets innovants dans l’économie collaborative comme « Nacelles0.2 » (réseau social local provocateur de projets), « La Chouette Coop » (supermarché coopératif), « Balades urbaines » (un œil sur ma Ville), Trade-School Toulouse
des tiers-lieux comme Le Multiple (Les Imaginations Fertiles et Artilect) ou l’Etincelle co-working et La Cheminée à Septfonds.
des initiatives pour la transition écologique comme la SCIC Enercoop Midi-Pyrénées (fournisseur d’énergies renouvelables), Eco-Industrie-Locale (se réapproprier la production locale des objets quotidiens), Électriciens sans frontières (pédagogie de l’énergie)
Cette mobilisation a culminé le samedi 10 octobre 2015 avec l’organisation d’un événement collectif, le Remix des Arènes, qui a transformé tout au long de la journée une place sans âme en lieu de convivialité et de partage, attirant ainsi l’attention sur les espaces publics en tant que communs d’usage.
Ce temps des communs se prolonge par le projet de faire vivre les communs à l’échelle de Toulouse et de sa région. Ce projet inclus quatre chantiers :
– La rédaction de la charte sociale de l’assemblée des communs pour imaginer des règles de « droit souple » afin d’instaurer un processus collaboratif social et politique qui favorise la gestion des biens communs du territoire
– La réalisation d’une cartographie des communs qui permette d’identifier ces biens communs à l’échelle de notre territoire et de « documenter » leur fonctionnement.
– L’organisation de « commons parties » ou « rencontres ateliers » occasions concrètes de rejoindre un commun alternatif au capitalisme : énergie renouvelable coopérative (Enercoop), banque éthique (La Nef), coopérative d’habitants (Habicoop), circuits courts pour le maintien de l’agriculture paysanne (AMAP), logiciels libres (Toulibre), etc.
Le lancement d’une réflexion sur les relations entre communs et économie marchande, comme préalable à la création d’une « chambre des communs » articulée avec l’assemblée territoriale.
Contact Bernard BRUNET à brunet.bernard (chez) gmail.com