Par les Amis de la Terre Midi-Pyrénées et l’AUTATE (Association des Usagers des Transports de l’Agglomération Toulousaine et ses environs)
Les Amis de la Terre avec d’autres associations dont l’AUTATE ont fait du RER Toulousain - techniquement, on dit train métropolitain- un sujet d’actualité. C’est un impératif pour résorber les embouteillages permanents au-delà de la rocade toulousaine et répondre à l’urgence sanitaire et environnementale qui en découle.
Le bilan de la concertation de fin 2016 sur l’opportunité de la 3e ligne de métro toulousain nous a donné raison. Le garant de la concertation, désigné par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) suite à notre recours, a imposé que le train métropolitain soit étudié et présenté aux toulousains d’ici à l’enquête publique qui devrait autoriser ou non les travaux de la 3e ligne de métro fin 2018.
En contre-feu, TISSEO -SMTC a monté de toute pièce un conseil scientifique avec à sa tête un ancien directeur du métro toulousain pour mener cette étude.
Selon TISSEO-SMTC, contrairement aux autres métropoles d’Europe, le train métropolitain n’est pas d’actualité à Toulouse car il nécessiterait 3,5 milliards d’euros pour une première mise en service en 2034. Selon eux, cet argent serait bien mieux utilisé pour faire une 3e ligne de métro pour Toulouse ville qu’ils estiment à seulement 2,3 milliards et qu’ils pensent faisable pour 2024... Et c’est sur cette base que TISSEO -SMTC a lancé toute une campagne médiatique contraire au RER Toulousain.
Mais depuis l’époque de la construction des lignes A et B de métro, la France s’est engagée dans la démocratie de proximité et les débats contradictoires pour limiter la perte de crédibilité des décisions politiques sans utilité publique avérée. Conformément à la nouvelle loi sur la participation du public, la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) a nommé un nouveau garant post concertation jusqu’à l’enquête publique de fin 2018. Au vu de la partialité affichée du « conseil scientifique » de TISSEO-SMTC, le nouveau garant a mis en place une commission miroir indépendante.
En effet, au vu des engagements actuels de la région pour le train (Matabiau, lignes de Saint Sulpicienne et Muret) et de l’État (Aménagements Ferroviaires du Nord de Toulouse AFNT), l’investissement supplémentaire ne serait que de 1,9 milliards d’euros. Et encore, ce serait le coût de l’aménagement final avec un train au 1/4 d’heure en pointe en doublant les voies vers Montauban, Saint Sulpicienne, Baziège, Muret, Saverdun, l’Isle Jourdain., sachant qu’il est possible de créer un premier service de trains métropolitains en commençant par utiliser les voies existantes.
Cependant, le Conseil Régional qui a la compétence train et la SNCF qui s’occupe des ... Chemins de fer se désintéressent du sujet. La Région, ce nain économique qui arrive à grand peine à financer le train régional, compte sur Toulouse Métropole (ou plus exactement TISSEO- SMTC) pour financer les transports en commun sur la métropole toulousaine.
Pourtant la région et le département de Haute Garonne se sont engagés à plus d’un demi-milliard d’euros pour financer la 3e ligne de métro et avec Toulouse Métropole, ils se sont engagés à plus d’un milliard d’euros pour financer la LGV vers Paris.
Les Amis de la Terre ne veulent pas de ces Grands Projets Inutiles et Imposés.
En outre, les élus du mille-feuilles (Toulouse Métropole, Département et Région) ne veulent surtout pas d’une Autorité Organisatrice des Mobilités (AOM) à l’échelle de l’aire urbaine toulousaine. D’où ces points de vue totalement irrationnels sur les transports par train au niveau de l’agglomération toulousaine :
pour la Région, le RER toulousain est de la responsabilité de Toulouse Métropole,
pour Toulouse Métropole « le train métropolitain » concerne la Région.
Sur le point particulier du train métropolitain, les Amis de la Terre exigent une médiation entre la Région et Toulouse Métropole (en fait TISSEO-SMTC) pour permettre le plus rapidement possible un financement conjoint d’un premier service de trains métropolitains. Cette réalisation doit être intégrée dans le Projet Mobilité 2030 actuellement à l’étude.
Comparons le tracé de la future 3e ligne de métro et les zones d’embouteillages chroniques (matin et soir, pendant les vacances scolaires ou en dehors) où l’on voit que la 3e ligne de métro, fort coûteuse à la construction et au fonctionnement, ne résoudra pas le problème des embouteillages.
Les ralentissements, en rouge
Le tracé prévu pour la 3e ligne de métro, en noir