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Enfants victimes des radiations ionisantes




Par Marc Saint Aroman, Ami de la Terre Midi-Pyrénées

 Observation de très anciennes études bien cachées

C’est le hasard ou plutôt l’opiniâtreté d’une militante antinucléaire [1] qui nous a récemment permis d’exhumer une étude majeure, soigneusement dissimulée depuis des décennies par les opérateurs de l’atome. Il s’agit de la photocopie d’un tableau extrait d’une étude non référencée : à partir de cet élément nous avons pu remonter à l’étude : nous y découvrons que, depuis les années soixante, au niveau mondial, tous les opérateurs du nucléaire savaient que les radiations à faibles doses avaient des effets dévastateurs sur la santé des embryons et celle des enfants. Cette étude est donc spécifique aux plus fragiles des être humains.
On remarquera qu’au niveau mondial, une collusion des industriels et des chercheurs s’est maintenue pour cacher ces données à l’humanité : pour la France, le professeur Pellerin fût un des acteurs les plus actif de l’omerta. Il affirmait par exemple qu’il fallait barrer la route aux antinucléaires qui écornaient l’image du nucléaire alors que celui-ci assurait l’indépendance énergétique de la France. [2] Aujourd’hui, nous pourrions citer l’ingénieur Jean-Marc Jancovici qui utilise sa notoriété sur le climat pour émettre une fausse science au service du nucléaire.

Notes :
 pour simplifier la lecture de cette synthèse, nous en avons retiré les références en dehors de la n°9 qui est synthétisée en annexe 1 et placée sur le site du « Réseau Citoyen de Surveillance de la Radioactivité Golfech Le Blayais » – Cette étude rajoute des éléments majeurs comme l’ancienneté de la découverte des effets des « faibles doses » documentés dès 1958.
 pour tout le résumé, les données du texte original exprimées en picocuries ont été converties en becquerels/litre.
 Toutes les études synthétisées ici ont été traduites automatiquement par DeepL.

 Synthèse de l'étude : Réduction de la mortalité infantile et du cancer chez les enfants après la fermeture des centrales nucléaires aux États-Unis

Reçue le 05 Juin 2001, acceptée le 23 Nov 2001, Publée en ligne le 05 Apr 2010 - Archives of Environmental Health - january/February 2002 [Vol. 57 (No. 1) - JOSEPH J. MANCANO JAY M. COULD ERNEST J. STERNCLASS JANETTE D. SHERMAN JERRY BROWN WILLIAM McDONNELL Projet sur les rayonnements et la santé publique Brooklyn, New York

RÉSUMÉ

En 1987, après l’arrêt de huit centrales nucléaires américaines distantes d’au moins 113 km entre elles, il y a eu une forte diminution des niveaux de strontium 90 dans le lait local. Dans le même temps, il y a eu une diminution des décès de nourrissons ayant vécu dans un rayon de 64 km autour des centrales et sous leurs vents dominants. A contrario, la mortalité infantile dans les zones en dehors de ces vents dominants ou celles à plus de 64 km des réacteurs a connu des résultats identiques celle établie au niveau national. Le constat le plus flagrant concernait la chute des malformations congénitales.
Dans les zones proches des centrales disposant de données, l’incidence des cancers chez les enfants de moins de 5 ans a diminué de manière significative suite aux fermetures des réacteurs.
Les auteurs notaient que les changements observés sur la santé après la fermeture des réacteurs nucléaires pouvaient aider à élucider la question des effets des radiations dites à « faibles doses ». Ils notaient la faiblesse relative de la recherche susceptible de documenter les bienfaits sur la santé humaine d’une réduction du niveau des toxiques environnementaux.
Pourtant des données anciennes fournissent des preuves de réponses bénéfiques immédiates ou à plus long terme. Les auteurs prennent comme exemple l’application de mesures volontaristes de réduction de toxiques à travers la mise en place de navettes de transports en commun afin de réduire le nombre de véhicules à moteur durant les Jeux olympiques d’Atlanta en été 1996. Cette mesure a entrainé une baisse de 28 % du pic de concentration d’ozone et une réduction de plus de 40 % des visites aux urgences ainsi qu’une baisse des problèmes d’asthme chez les enfants d’Atlanta. A contrario, la baisse du tabagisme de 52 % en 1965 à 28 % en 1990 chez les adultes américains n’a pas été suivie d’une baisse de l’incidence des cancers pulmonaires. La première forte réduction du niveau des radiations ionisantes présentes dans l’environnement et, de fait, dans la chaîne alimentaire, est intervenue après la promulgation du traité d’interdiction partielle des essais nucléaires de 1963. Durant cette période aux États-Unis, les niveaux d’isotopes à courte durée de vie tels que l’iode 131 et le strontium 89 (aux périodes respectives de 8 et 50,5 jours), ont chuté de façon spectaculaire dans l’alimentation. Même les concentrations en isotopes à vies longues comme le strontium 90 (demi-vie de 28,7 ans), ont diminuées de moitié dans le lait cru de 9 villes américaines. La chute de la moyenne de concentration de ce strontium est passée 1,1 Bq par litre à 0,222 Bq/l en 1970 -

Après l’arrêt des tirs atmosphériques de bombes atomiques, la diminution des niveaux de radioactivité dans l’alimentation a été accompagnée d’une réduction immédiate et significative de la morbidité et de la mortalité chez les nourrissons et les jeunes enfants

Le nombre de décès de nourrissons américains pour 1 000 naissances est passé de 24,7 à 19,1 entre 1965 et 1971, soit une diminution quatre fois plus importante que celle durant la période de 1951-1965.
L’incidence du cancer chez les enfants de moins de 5 ans vivant dans le Connecticut, le seul État américain à disposer d’un registre exhaustif des tumeurs, a chuté de 30% entre 1962-1964 : le pic de 20,38 cas pour 100 000 est passé à 14,21 en 1967-1969, après une augmentation de 40 % durant la période des essais de la bombe atomique. Bien que la plupart des arrêts permanents de réacteurs nucléaires soient relativement récents, les périodes qui suivent des rejets importants et inattendus d’émissions atmosphériques offrent un exemple de réduction de la radioactivité dans l’environnement.

Le nombre de décès de nourrissons américains pour 1 000 naissances est passé de 24,7 à 19,1 entre 1965 et 1971, soit une diminution quatre fois plus importante que celle durant la période de 1951-1965.
L’incidence du cancer chez les enfants de moins de 5 ans
vivant dans le Connecticut, le seul État américain à disposer d’un registre exhaustif des tumeurs, a chuté de 30% entre 1962-1964 : le pic de 20,38 cas pour 100 000 est passé à 14,21 en 1967-1969, après une augmentation de 40 % durant la période des essais de la bombe atomique. Bien que la plupart des arrêts permanents de réacteurs nucléaires soient relativement récents, les périodes qui suivent des rejets importants et inattendus d’émissions atmosphériques offrent un exemple de réduction de la radioactivité dans l’environnement.

Dans les années 1960, après une réduction substantielle des émissions gazeuses de plusieurs installations nucléaires, la baisse de la mortalité infantile locale a été documentée.

Comme les auteurs prennent ici une référence majeure qui démontre l’ancienneté de la connaissance des effets délétères des radiations à « faible doses », le rédacteur vous propose une synthèse de cette étude en Annexe 1. Dans les zones situées sous le vent et dans un rayon de 64 km de cinq réacteurs fermés, la mortalité infantile a diminué à un rythme rapide et inattendu au cours des deux premières années qui ont suivi leur fermeture. Les auteurs ont donc élargi la portée de ce rapport par la présentation d’un travail sur tous les réacteurs pour lesquels existaient des données post-fermeture. Ils traiteront en particulier de l’étude de la mortalité entre 2 ans et 6 ans après la fermeture des réacteurs afin d’évaluer si les réductions immédiates persistent sur de plus longues périodes. Les zones qui ne sont pas sous le vent des réacteurs fermés et plus distantes, de 64 à 128 km, seront également examinées ainsi que les tendances de l’incidence du cancer chez les enfants à proximité des réacteurs fermés.

MÉTHODE

Après 1987, 13 réacteurs nucléaires aux États-Unis ont été fermés définitivement et cinq autres ont été arrêtés pendant au moins 2 années consécutives. Une approche du changement de la radioactivité environnementale avant et après l’arrêt d’un réacteur peut être observée à travers des mesures annuelles de Strontium 90 (Sr-90 de période radioactive de 29,14 ans) dans le lait pasteurisé. Ces données sont rapportées chaque mois de juillet par l’Agence américaine de protection de l’environnement dans 60 villes américaines. Les mesures pour les villes situées à moins de 64 km des réacteurs fermés sont également fournies. L’analyse des niveaux de ce Sr-90 à longue durée de vie a probablement sous-estimé le niveau réel de réduction de la radioactivité dans l’environnement dans la mesure où les isotopes à courte durée de vie émis par les réacteurs ne seraient plus présents après un arrêt. Même si les particules radioactives à courte période présentes dans l’air se désintègrent souvent avant d’entrer dans la chaîne alimentaire, elles peuvent pénétrer dans l’organisme par inhalation. Les personnes les plus exposées à ce vecteur sont celles qui vivent sous le vent dominants des réacteurs. Les isotopes à plus longue durée de vie peuvent également être inhalés, mais ils sont également renvoyés sur terre par les pluies et peuvent être à nouveau consommés dans l’alimentation. Les zones pluvieuses sous les vents sont probablement les plus touchées. Ce principe est illustré par les retombées des essais de bombes atomiques dans l’atmosphère du Nevada. Lors du grand tir « Smoky » du 31 août 1957, les fonctionnaires du gouvernement américain ont documenté des niveaux élevés de radio-isotopes dans le lait cru. La concentration typique de Sr-89 (période 50,5 j) de 0,19 Bq/l était dépassée à Cincinnati : 5,55 Bq/l soit 29 fois ; à New York : 31 fois ; à Sacramento : 6 fois ; à Saint Louis : 58 fois ; et à Salt Lake City : 23 fois. Sacramento fût la ville à la plus faible concentration de Sr-89 alors qu’elle était sous les vents. Les niveaux mesurés à Salt Lake City, la ville la plus proche du Nevada, ont été dépassés par ceux de régions beaucoup plus pluvieuses de Cincinnati, New York et Saint Louis.
Les chercheurs se sont concentrés dans les comtés sous les vents puisque les particules radioactives de l’air y sont poussées principalement jusqu’à 64 km des réacteurs fermés.
Les données fiables et cohérente dans le temps ont été obtenues auprès du « National Center for Health Statistics » et du « Centers for disease Control and prevention ». Le comté pris pour résidence d’un nourrisson décédé est celui de résidence de la mère : c’est un élément standard du dossier médical de l’hôpital. Les taux de mortalité infantile avant et après la fermeture des réacteurs ont été comparés.
Le rapport a également examiné la mortalité infantile suite à des anomalies de naissance reconnues pour être liées aux effets des rayonnements ionisants. Environ un décès sur quatre au cours de la première année de vie résulte d’une anomalie à la naissance. Environ la moitié des décès par anomalies de naissance chez les nourrissons sont liés à des malformations cardiaques. Les anomalies chromosomiques - y compris les syndromes de Down, d’Edwards et de Patau - et des anomalies du système nerveux - y compris l’anencéphalie et le spina bifida - représentent un autre quart des décès.
Les données sur le cancer chez les enfants ont également été analysées en raison de la sensibilité accrue du fœtus en développement aux effets cancérigènes des rayonnements ionisants. Ces données sur l’incidence du cancer ne sont disponibles que pour des registres des États de Californie, du Colorado et du Wisconsin. Ces États disposaient de registres complets et précis des tumeurs pour les périodes avant et après la fermeture des réacteurs. Les cas diagnostiqués avant le 5e anniversaire, qui représentaient probablement une origine fœtale, ont été étudiés.
Les tendances de la mortalité infantile à proximité des installations nucléaires fermées ont été comparées aux tendances américaines. Des données agrégées (1988-1996) provenant d’États et de villes qui représentent environ 47 % de la population américaine ont été utilisées pour l’incidence du cancer puisqu’il n’existe pas de registre national. Les régions retenues comprennent les États de Californie, du Connecticut, de la Floride, d’Hawaï, de l’Iowa, du Massachusetts, du New Jersey, du Nouveau-Mexique, de New York, de Pennsylvanie, de l’Utah et du Wisconsin, ainsi que les zones métropolitaines d’Atlanta, de Denver et de Seattle.

RÉSULTATS

Changement de la radioactivité dans l’environnement.
Les concentrations de Sr-90 dans le lait pasteurisé sur une période de 12 ans, avant et après la fermeture des réacteurs, étaient disponibles pour 3 villes situées à 64 km de centrales nucléaires fermées. Elles ont été comparées aux tendances dans 23 villes américaines dont les populations annuelles a été rapportée chaque année de 1983 à 1994 (Populations par km2, populations noires, hispaniques et aux revenus inférieurs au seuil de pauvreté ). Dans chaque zone proche d’un réacteur fermé, la baisse de la concentration moyenne de Sr-90 a été plus importante que la baisse américaine. A noter qu’un risque de fluctuation aléatoire existe suite à la disponibilité d’une seule mesure annuelle.

Mortalité infantile - toutes causes confondues : la mortalité infantile dans chacune des 8 zones sous le vent a diminué au cours des 2 premières années suivant la fermeture – Voir le tableau 4 (traduit en français) - Chaque baisse a dépassé la réduction moyenne de 6,4 % sur 2 ans aux États-Unis, et la baisse totale de 17,4 % était significative (p < 0,01 qui correspond au degré de signification ) - Chaque baisse a également dépassé la tendance pour les autres comtés de l’État ; la réduction totale dans les autres comtés de 6,7 % était significativement différente de celle des comtés "nucléaires" (p < 0,01).
Les données sur la mortalité infantile pendant 6 ans après la fermeture étaient disponibles pour les comtés proches de 4 des 8 centrales ; les autres centrales ont fermé trop récemment ou ont été remises en service (tableau 5). Dans chacune des 4 zones, les réductions ont continué à dépasser la moyenne américaine, et la baisse totale de 26,9 % était significativement plus importante que la tendance nationale (p < 0,000l). Les réductions près des centrales de Rancho Seco et Trojan étaient également significatives. Les taux ont également diminué plus rapidement que dans les autres comtés des États respectifs.
Mortalité infantile - anomalies congénitales : au cours des deux premières années suivant l’arrêt du réacteur, la mortalité infantile due à des anomalies congénitales a diminué de 22,4 % par rapport à une baisse moyenne de 5,5 % sur deux ans dans tous les États-Unis (p < 0,05) et à une baisse totale de 5,6 % combinée pour les autres comtés de l’État où se trouvaient les réacteurs. La baisse constatée dans 7 des 8 zones a dépassé celle des États-Unis ; les déclins dans 6 des 8 zones ont dépassé ceux des autres comtés de l’État. Au cours des 6 premières années suivant la fermeture du réacteur (pour les 4 zones pour lesquelles des données étaient disponibles), les déclins près de chaque réacteur ont continué. Le changement près du réacteur Trojan en Oregon est significatif, comparé à la fois aux États-Unis et aux autres comtés de l’Oregon et de Washington.

Mortalité infantile sous le vent de 64 à 128 km de la centrale : la mortalité infantile dans ces comtés plus éloignés sous le vent des réacteurs fermés a augmenté près de 5 des 7 centrales (la zone sous le vent du réacteur Pilgrim est l’océan Atlantique). L’augmentation globale de 5,4 % correspond sensiblement à la diminution moyenne nationale de 6,4 %.
Mortalité infantile des comtés qui ne sont pas sous le vent : Dans 6 des 8 régions, des réductions des taux de mortalité infantile se sont produites dans les 2 premières années qui ont suivies la fermeture dans les comtés non situés sous le vent situés à moins de 64 km des installations fermées. Cependant, aucune des réductions n’était significative, et le changement était équivalent à la baisse moyenne sur 2 ans aux États-Unis.
Incidence sur le cancer de l’enfant : dans les États qui disposaient des registres complets du cancer au moment de l’arrêt du réacteur, l’incidence des cancers nouvellement diagnostiqués chez les enfants de moins de 5 ans a diminué dans les comtés situés sous le vent dans un rayon de 64 km. La réduction totale de 25,0 % était significativement différente de la tendance stable des États-Unis (p < 0,005).

DISCUSSION

Les recherches sur l’évolution de la santé des populations exposées à de faibles niveaux de radioactivité sont peu nombreuses. Cependant, la baisse de la mortalité des cancers infantiles notée immédiatement après l’arrêt des essais d’armes nucléaires dans l’atmosphère en 1963 suggère que des expositions plus faibles peuvent entraîner des améliorations notables de la santé, en particulier chez les nourrissons et les jeunes enfants. Dans chacune des huit zones situées sous le vent et à proximité des centrales nucléaires fermées, la mortalité infantile a diminué plus vite que les tendances nationales au cours des deux premières années suivant la fermeture. La baisse de la mortalité due à des anomalies à la naissance chez les nourrissons de ces régions a été particulièrement marquée et confirmée pour les périodes allant de 2 à 6 ans après la fermeture.

Les effets bénéfiques des arrêts de réacteurs ne s’appliquant qu’aux comtés sous le vent les plus proches, il est important d’analyser la santé des populations vivant à proximité d’installations nucléaires par direction, plutôt que dans leur ensemble.

Ce résultat suggère également que l’inhalation de gaz et de particules radioactives en suspension dans l’air, processus par lequel le fœtus absorbe la radioactivité à travers le placenta, pourrait être un vecteur d’exposition important, au même titre que peut l’être l’apport alimentaire.
- Les cancers diagnostiqués chez les enfants de moins de 5 ans ont également diminué dans le peu des comtés proches sous le vent pour lesquels des données sont disponibles. Cette tendance est significative car elle prend en compte l’incidence de la maladie qui n’est pas modifiée suite au progrès de la science qui permet de sauver des vies : elle constitue un indicateur plus sensible des effets du rayonnement que ne l’est celui de la mortalité.
Les chercheurs notent que : - aucune caractéristique démographique ne prédispose ces régions à des améliorations sur la santé car les taux de mortalité infantile notés ont diminué tant dans les régions rurales qu’urbaines – l’évolution du nombre d’individus pauvres et de minorités ne devraient pas affecter les changements à court terme dans la mesure où il est peu probable que la distribution raciale des comtés étudiés ait évolué de manière appréciable en 2 ans. De plus, au cours du 20e siècle, les améliorations de la santé infantile ont apporté des bénéfices relativement égaux pour toutes les origines ethniques et toutes les classes socio-économiques.
Les données confirment les recherches antérieures qui ont montré que les expositions in utero à la radioactivité sont les plus délétères suite à la sensibilité accrue du fœtus en développement et du nouveau-né. Aux États-Unis, les décès de nourrissons ont été documentés comme liés à l’exposition aux produits de fission provenant des tirs d’armes atomiques - En Allemagne et aux États-Unis, l’augmentation de la mortalité infantile a été attribuée aux retombées de la catastrophe de Tchernobyl en 1986 : cette catastrophe a eu également une incidence sur l’accroissement de diverses malformations congénitales qui ont été documentées dans plusieurs pays européens.
Pour ce qui concerne cette étude, en plus de la baisse d’une exposition aux produits de fission, il pourrait y avoir d’autres explications à ce déclin. Une de ces possibilités serait un changement démographique : la fermeture d’une centrale nucléaire entraîne une perte d’emploi, même si certains travailleurs restent après la fermeture des réacteurs pour participer à leur démantèlement : les processus d’exploitation d’un réacteur et de sa désactivation sont nettement différents mais des éléments suggèrent que cette différence n’explique pas dans son intégralité la diminution inattendue et importante de problèmes de santé, en effet : - les travailleurs du nucléaire sont généralement en meilleure santé et bénéficient de meilleures protections sociales jusqu’aux soins prénataux que la population générale, de fait, tout départ de ces travailleurs d’un comté sous le vent après la fermeture du réacteur laisserait une population plus à risque qu’avant sa fermeture - dans les zones urbaines, les travailleurs du nucléaire représentent un faible pourcentage de la main-d’œuvre totale et ils n’ont donc que peu d’impact sur les taux de mortalité infantile et de cancer - les travailleurs peuvent vivre autant à l’opposé que sous le vent de la centrale mais les améliorations de la santé des nourrissons n’ont été observées que sous le vent – même si deux des centrales n’ont été fermées que temporairement et n’ont pas licencié un grand nombre de travailleurs, les tendances en matière de mortalité et de morbidité étaient identiques à celles des réacteurs définitivement fermés.
Alors qu’il y a un décalage de temps entre l’exposition aux rayons X et la manifestation de cancers d’adultes, une période beaucoup plus courte a été documentée pour les très jeunes individus. Les radiations pelviennes administrées in utero sont liées à une augmentation des décès par cancer avant le 10e jour de naissance et 2/3 des tumeurs malignes sont diagnostiquées avant l’âge de 5 ans. Le cancer de la thyroïde chez les enfants de moins de 15 ans qui vivaient près de la centrale de Tchernobyl a augmenté de façon soutenue 4 ans seulement après la catastrophe. Dans 3 comtés de Pennsylvanie situés le plus près de l’installation de Three Mile Island, les décès par cancer chez les personnes de moins de 10 ans ont augmentés significativement dans les 5 ans qui ont suivi l’accident de 1979. Alors que les radio-isotopes à courte vie disparaissent de l’environnement dans les mois qui suivent l’arrêt de la centrale, ceux à vie longue se désintègrent lentement : malgré cela, les données existantes sur les niveaux de contamination alimentaires en Sr-90 suggèrent que ceux-ci peuvent être réduits de manière substantielle quelques années après la fermeture de la centrale :
les données indiquent que des améliorations de santé se produisent après des réductions relativement faibles de la radioactivité dans l’alimentation : les concentrations de Sr-90 mesurées dans des échantillons de lait de 9 villes américaines sont passées de 1,11Bq à 0,55 Bq par litre sur une période de 18 mois après l’arrêt des tirs atmosphériques massifs des années soixante. Côté centrales, les réductions des niveaux de Sr-90 dans le lait à proximité des réacteurs fermés sont passées d’environ 0,037 à 0,0185 Bq/l.

A la lumière de ces données, la compréhension actuelle de la relation entre l’exposition à de faibles doses de radiation et la maladie devrait être reconsidérée.

Plusieurs facteurs empêchent cette étude d’être plus significative :
 il y a une pénurie de recherches sur les effets sur la santé d’expositions réduites à de faibles rayonnements ionisants et à d’autres substances toxiques avec lesquelles les résultats pourraient être comparés - la faible taille de la population dans plusieurs des zones situées à proximité d’installations fermées rend les conclusions significatives difficiles à obtenir - les 60 villes pour lesquelles les autorités fédérales ont signalé des niveaux de radioactivité dans l’alimentation ne sont souvent pas proches des sites nucléaires. Les données de routine sur certains isotopes - baryum 140, césium 137, iode 131, strontium 89 - ne sont plus disponibles
 le recours à des niveaux annuels de strontium 90 dans le lait est une mesure relativement élémentaire de la charge de rayonnement pour les résidents locaux. L’utilisation des niveaux hebdomadaires ou mensuels d’isotopes à vie courte et longue rendrait les estimations de dose plus significatives, et de plus, il serait utile de connaître les concentrations de radio-isotopes dans l’air et dans l’eau.
Les auteurs précisent qu’il est également nécessaire de disposer d’informations « in vivo » : ils attirent l’attention sur le fait que les programmes de mesures du gouvernement américain sur le strontium présent dans les dents de lait et les vertèbres d’enfants et d’adultes ont été interrompus dans les années 70/80 alors que :
une étude qui a évalué les concentrations en strontium 90 des dents de lait de personnes vivant à proximité de réacteurs nucléaires a montré un lien direct entre ces niveaux de strontium 90 et l’incidence du cancer chez l’enfant.

Pour les auteurs, ( nous sommes en 2001), il est essentiel de poursuivre les recherches sur la façon dont l’exposition intra-utérine aux rayonnements affecte plus tard la santé pour comprendre les effets des rejets de réacteurs nucléaires. Ils précisent qu’avec plus de 400 réacteurs en service dans le monde, ces données peuvent jouer un rôle essentiel dans tout programme de prévention de la maladies et de la promotion de la santé.

CONCLUSION du rédacteur

Depuis le début du XXe siècle les effets délétères sur la santé des fortes doses radioactives étaient bien documentés. Pour les promoteurs de l’atome, alors qu’elles s’étaient déjà produites, les catastrophes atomiques étaient affirmées impossibles. Il leur suffisait ensuite d’affirmer que dans tous les domaines de l’utilisation de leur technologie ils se maintenaient en permanence en dehors de cette zone de danger en se limitant à celui des expositions du public à de « faibles doses ». Quand les catastrophes survinrent et qu’elles furent impossibles à cacher devant leur ampleur comme à Tchernobyl, ils déployèrent toute leur panoplie de fausse science pour nier les effets sur la santé. L’apothéose de la manipulation fût atteinte avec la catastrophe de Fukushima : tous ces opérateurs, forts de leurs longues expériences, bridèrent l’information pour la transformer en communication mensongère. Cette étude, prolongement de celle en Annexe 1, montre que les effets des dites « faibles doses » étaient parfaitement établis dès 1958. Le plus grave sans doute dans cette affaire est que les responsables en charge de santé humaine, toujours au niveau mondial, n’ont pu être que complice de l’omerta. Il y a juste un an, nous avions emprunté à Théodore Monod sa théorie sur le nucléaire militaire selon laquelle « La préparation d’un crime est un crime » : nous l’avions appliqué au nucléaire civil en l’étayant de pièces solides [3]. Les nouveaux éléments de preuves accablantes des effets délétères des radiations apportés par cette étude démontrent la préméditation du crime nucléaire fomenté par tous les acteurs de la filière.
Sur l’étude elle-même, le plus surprenant concerne le fait que ce soit surtout la baisse de la mortalité infantile qui ait pu émerger aussi nettement : de fait, on ne peut être que très inquiet sur le nombre réel de personnes malades du nucléaire. La démonstration des atteintes a pu être apportée malgré toutes les obstructions comme l’absence de registres de cancers aux États-Unis (On note le même problème en France). Les recommandations des auteurs qui datent de 2001ont été délibérément ignorées par les décideurs qui voulaient continuer à tromper les citoyens pour laisser les opérateurs du nucléaire poursuivre impunément leurs affaires.
Les récentes ouvertures de dossiers classés défense sur les tirs atomiques français en Algérie ou en Polynésie remettent en lumière la connaissance des effets nocifs des retombées atomiques et de l’omerta dont ils ont fait l’objet. La réalité des effets délétères des radiations sur les embryons et les enfants auraient du mettre à bas le nucléaire : nous venons hélas de vivre deux récents épisodes de propagande qui démontrent que les promotteurs du nucléaire civilitaire restent déterminés à poursuivre leurs œuvres mortifères :
- Le premier exemple concerne le « Joint Research Center » (JRC) ou de pseudos scientifiques viennent de produire, à l’attention de l’Europe, un document de 384 pages à la gloire du nucléaire : selon eux, l’atome est vert. Voici un extrait de leur « travail » : « Selon les études d’impact du cycle de vie […], l’impact total sur la santé humaine des émissions radiologiques et non radiologiques de la chaîne de l’énergie nucléaire est comparable à l’impact sur la santé humaine de la chaîne de production éolienne marine ».
- Le second concerne l’uranium appauvri utilisé intensivement durant la première du Golfe en 1990 et qui a continué de l’être massivement dans d’autres conflits : alors que le « syndrome de la guerre du Golfe » a été documenté comme étant à l’origine des atteintes aux militaires - les populations autochtones, également affectées, ont été oubliées - Une étude vient de paraître : elle exonère l’uranium appauvri de la souffrance et de la mort de centaines de milliers de victimes. [4]
Cette synthèse nous ramène à la découverte de « Stop Golfech », début des années 2000, du fait qu’EDF avait lancé un rabattage massif du tritium de l’atmosphère vers les eaux des rivières des fleuves et des océans : nulle explication ne fût donnée à cette manœuvre pourtant majeure. Un ingénieur de la DRIRE interrogé par nos soins nous répondit que cette action était probablement liée au fait qu’on respirait plus d’air que l’on ne buvait d’eau... et pourtant, l’eau tritiée étant chimiquement identique à l’eau ordinaire, elle est assimilée rapidement dans tout l’organisme : cette eau tritiée est jugée 25 000 fois plus radio-toxique que le gaz tritium selon une étude de l’AIEA (AIEA91). Mais aujourd’hui, grâce à l’exhumation de cette ancienne étude, nous découvrons que la date de sa parution a été suivie de cette prise de décision de rebattre le tritium gazeux avec les eaux de refroidissement... sans information de quiconque : un hasard peut-être ? Hasard également le fait que, dans les mois qui suivirent, fût engagé, pour chaque centrale française, une modification des autorisations des rejets, en particulier ceux radioactifs vers l’atmosphère et vers l’eau.(Enquête publique : Demande d’Autorisation de Rejets et de Prélèvements d’Eau).
Nous emprunterons ici à Albert Camus sa citation dans « L’homme révolté » par rapport à la création ou nous remplacerons « la vérité » divine par la matérielle « énergie atomique » : « Et si la souffrance des enfants sert à parfaire la somme des douleurs nécessaires à l’acquisition de « l’énergie électrique », j’affirme d’ores et déjà que cette vérité ne vaut pas un tel prix. »

PS : l’Annexe 1, synthèse de l’étude en référence n°9, peut-être utile au lecteur pour éventuellement découvrir des données majeures parmi lesquelles celles sur des radionucléides classés comme peu radiotoxiques alors que leurs descendants le sont hautement. Un autre élément de cette étude concerne les problèmes de santé d’enfants non exposés aux radiations mais dont les parents l’ont été à de faibles doses avant leurs conception...

[1Lors de la conférence de presse du 20 janvier 2021 à Roquefort (47), - relative au tritium du CNPE de Golfech présent dans la Garonne -. Monique Guittenit de Stop Golfech a présenté un document tiré de ses archives.


Publié le jeudi 22 juillet 2021.