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Aéroport de Toulouse Blagnac : Pacte « gagnant-gagnant » ?



Aéroport de Toulouse Blagnac : Pacte « gagnant-gagnant » ?




Par Joël Crémoux, Ami de la Terre Midi-Pyrénées

Signature, en grande pompe, le jeudi 21 mars 2024 du pacte « gagnant gagnant » par l’État, les élu-e-s, les industriels et l’aéroport et des associations.

Un pacte « gagnant-gagnant » quésaco ? Et l’EIAE re-quésaco ?

Bref historique :
Suite aux plaintes grandissantes des populations soumises aux nuisances aériennes de l’activité de l’aéroport de Toulouse Blagnac, l’État, représenté par le préfet de la Haute-Garonne a décidé d’agir.
Le 27 septembre 2023 a été lancé l’EIAE, l’Étude d’Impact par Approche Équilibrée.
Les Amis de la Terre Midi-Pyrénées (ATMP) étant dans le collectif contre les nuisances aériennes de l’agglomération toulousaine (CCNAAT) nous avons participé à ces réunions. En tant que représentant des ATMP je n’ai jamais été dupe de l’inutilité de cette démarche mais j’ai suivi la majorité du collectif qui a décidé d’adhérer à ce « machin ».

La démarche ou l’enfumage :
Pour lancer cette étude d’impact la préfecture a missionné la société CGX. Cette société, afin d’entendre toutes les parties, a présenté sa méthode de travail aux différents acteurs (industriels, politiques et associatifs). Pour cela, entre novembre et décembre 2023 elle a organisé six réunions. En fait, il s’agissait de la même réunion répliquée 6 fois, deux réunions pour chaque collège. Les différentes parties ne se sont jamais croisées. J’ai représenté les ATMP pour les associations au cours de la réunion de novembre 2023.
Lors de cette réunion nous avons appris que la mission de cette société était d’établir les nuisances sonores du site aéroportuaire et, ... c’est tout !
Les association ont indiqué que le diagnostic des nuisances sonores était fait et validé. Il fallait maintenant passer aux propositions pour diminuer cette nuisance.
Pour les ATMP j’ai lourdement insisté pour que soient prises en compte les pollutions atmosphériques et ainsi que les risques liés aux chutes d’aéronefs.
Impossible de savoir si ces demandes ont été retenues. Il n’y a toujours pas de compte rendu de toutes ces réunions.
La démarche de CGX s’est prolongée par l’envoi courant janvier 2024 d’un questionnaire nous demandant des propositions. Les ATMP, représentés par Françoise Noiret, Catherine Bienaimé et Joël Crémoux, ont répondu en reprenant les points évoqués ci-dessus.

Début avril 2024, les conclusions de ces réunions ne sont toujours pas disponibles. Une prochaine réunion serait prévue le 11 avril 2024 (?).

Dans le même temps, l’enfumage se poursuit. Certains auront vu passer dans la presse locale le jeudi 22 mars 2024, la signature par les décideurs, État, industriels et aéroport, du pacte « gagnant-gagnant » (Dépêche du midi).

Ce pacte, mené par l’État « vise à limiter le nombre de personnes souffrant de nuisances aériennes et devrait évoluer vers de possibles mesures de baisse du trafic en cœur de nuit (00h 06h) »....mais pas avant l’été 2025 !
Les gestionnaires de l’aéroport n’ont pas beaucoup de soucis à se faire.

Pour rappel, l’activité de l’aéroport retrouve en 2023 des mouvements quasi équivalents à ceux d’avant COVID de l’ordre de 100.000 mouvements annuels. Aussi, pourquoi ne pas continuer à développer l’activité économique de ce site en proposant des destinations exotiques ? Hiver 2023/2024 un petit séjour à Doha par exemple ou dès ce printemps 2024, des vols vers Venise, Bari, Dakar ?

Les associations CCNAAT et France Nature Environnement qui ont signé ce pacte « gagnant gagnant » ne sont dupes de cette tartufferie. Vous pourrez consulter, sur leurs sites, les critiques sur les démarches proposées.
Pour les Amis de la Terre, j’ai participé aux réunions mais je ne cautionne pas la méthode de travail proposée par la préfecture : mission confiée à un société qui refait le travail déjà effectué, ciblage uniquement sur les nuisances sonores, aucun échange entre les différentes parties.
Beaucoup de blabla et de perte de temps face à l’urgence climatique !
Depuis des années, nos revendications restent les mêmes : transparence sur le vrai prix du billet aérien, arrêt des subventions à ce mode de transport, exécution des décisions de justice concernant la pollution atmosphérique.
L’urgence climatique demande autre chose que ces vagues promesses qui, pour l’aéroport de Toulouse Blagnac, ne se profileraient maintenant pas avant l’été 2025.


Publié le mardi 2 avril 2024.