Qu’est-ce qu’un PDU ?
Les PDU ont été créés dans le cadre de la loi « LAURE » de 1996 (Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Energie) avec pour objectifs de diminuer la pollution de l’air et le gaspillage d’énergie dus aux transports routiers. Depuis, plusieurs lois ont multiplié les critères de validité des PDU, qui sont contrôlés par l’Etat : économie des ressources naturelles, diminution de la part des déplacements en automobile au profit des modes doux et des transports en commun (TC). Le PDU (Plan de Déplacements Urbain) doit prévoir l’évolution de la circulation sur 10 ans, la répartition entre les modes : vélos-piétons, TC, automobiles.
Le PDU de l’agglomération toulousaine
Il est élaboré et approuvé par Tisséo-SMTC, établissement public réunissant le Conseil Général de la Haute-Garonne, les intercommunalités et les communes isolées membres du SMEAT (cf l’article sur le CODEV), représentant un ensemble de 118 communes. ". Le périmètre de transports urbains, c’est-à-dire l’espace desservi par le réseau Tisséo de TC, correspond ainsi au périmètre du SCoT, ce qui est d’autant plus utile qu’un SCoT doit en particulier veiller à la
cohérence entre urbanisme et transports.
- les chiffres du PDU :
Evolution projetée pour la période 2010—2020 :
Automobile : 79% → 67 à 69% ;
TC : 16% → 22-23% ;
Deux-roues : 5% → 8-10%.
Le montants des
Si on compare
- les projets pour les différents modes :
L’idée essentielle est de réaliser, surtout dans la périphérie proche, des
Il sera peut-être réalisé un allongement de 4 stations de la ligne A qui sont trop courtes pour accueillir des rames de 4 voitures. Coût de l’allongement : 200 millions d’euros ; entretien et modernisation sur la période 2011-2015 du métro actuel : 200 millions d’euros. En marge du PDU : la réalisation d’un prolongement Ramonville-Labège (5km) pour un coût de 340 à 420 M€.
Après l’achèvement de la ligne Garonne (Arènes-Grand Rond) (pour 105 M€), viendraient la réalisation de la ligne " Canal " reliant le Pont de Demoiselles aux Ponts-Jumeaux en passant par Matabiau, en Tram ou BHNS, au cours de la période 2015-2020 (198M€). Des études sont à mener concernant les jonctions possibles entre cette ligne d’une part et les lignes Garonne et T1 Blagnac d’autre part.
Investissements prévus : 68 M€/an pour le remplace-ment annuel de 30 à 35 bus diesel par des bus roulant au gaz naturel ou hybrides ; ce à quoi il faut ajouter 15M€/an pour l’extension du parc. Mais nous n’avons pas de précisions sur l’extension globale du parc et des lignes.
110 places ; 2 voitures articulées ; il a été préféré au tramway pour équiper les boulevards urbains de la périphérie : le Boulevard Urbain Nord (BUN, reliant Toulouse à Bruguières) ; Toulouse-L’Union-StJean (D88) ; Toulouse-St Orens (D2) ; Labège-Escalquens. Il est aussi envisagé pour le prolongement du métro via la D16, pour la Liaison Multimodale Sud-Est (Université Paul.Sabatier-Montaudran-Quint) ou encore pour la liaison Plaisance-du-Touch-Tournefeuille-Toulouse.
Enfin,
le PDU contient des propositions pour les déplacements vélos et piétons. Il évoque l’utilisation du rail. Mais tout cela manque de précisions.
Ce PDU est insuffisant pour modifier radicalement les habitudes de déplacement ; il ne peut pas améliorer la qualité de l’air, ce qui est pourtant un la finalité majeure d’un PDU, car il laisse une trop grande place à l’automobile et soutient trop faiblement les modes alternatifs.
La part de l’automobile doit diminuer de 12% mais en raison de l’augmentation de la population, le nombre de kilomètres parcourus devrait croître de 17%. Au mieux, on observera une stabilité du trafic automobile. Pas de diminution donc des émissions de gaz polluants et de gaz à effet de serre (alors que l’objectif national est une diminution de 20% de gaz à effet de serre d’ici 2020). Ce hiatus est confirmé par l’évaluation du PDU faite par l’Etat. La pollution automobile diminuera au centre de l’agglomération mais non en périphérie, où se réalisent de nouvelles infrastructures routières. Il y a dès aujourd’hui une aggravation des pics prolongés d’ozone et d’oxydes d’azote (NOx), phénomènes dangereux non pris en compte.
Un budget de 550 à 600M€ est prévu pour les travaux routiers. De nouvelles infrastructures sont projetées : une rocade Sud (Rangueil-Lespinet) à 3 voies, les boulevards urbains, la liaison rive gauche Blagnac-Grenade-A62. Des mesures absentes ou vagues sur le stationnement : pourquoi pas une taxe stationnement-climat, le paiement des parkings des grandes surfaces, la généralisation des plans de déplacements d’entreprises (PDE) , la circulation limitée à 50km/h sur toute l’agglomération (sauf voies rapides), 80% des rues en zone 30 et zones de rencontre (tous modes mais 20km/h). Ce n’est pas à 67% que la part de l’auto devrait descendre mais en dessous de 50%.
L’ambition est faible pour le mode piéton avec quelques projets précis limités au centre de Toulouse.
On note une certaine ambition avec 10 % des déplacements autres que piétons en 2020 et un budget assez consistant (156 M€). En revanche, il n’y a pas de précisions sur les projets. Par ailleurs, les améliorations ne doivent pas être réservées au centre de l’agglomération. Pour progresser vraiment il faut des pistes cyclables séparées, continues, bien revêtues et permettant de relier sur 10 km les communes de la périphérie aux quartiers centraux de Toulouse.
Le PDU fait état du cadencement au quart d’heure des lines jusqu’ aux communes de la grande périphérie (Muret, St Jory, Baziège, Brax, Montrabé). Cette « étoile » ferroviaire pourrait être mieux utilisée, par la création de nouvelles haltes, par exemple à L’Union. La technique train-tram est réduite à une « réflexion ». Toulouse pourrait disposer d’un « périphérique ferré si on réalisait la jonction des lignes d’Auch et de St Jory au nord-ouest. On doit veiller au maintien des réserves foncières à l’est, le long de la vallée de l’Hers pour pouvoir réaliser le contournement ferré est indispensable pour soulager Matabiau.
Si vous voulez en savoir plus, allez sur le site de Tisseo (très complet) : www.tisseo.fr/tisseo/nos-projets ou sur le site d’un Ami de la Terre (plus simple) : www.midi-pyrénées-environnement.net