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par Dominique Gilbon

Télérama, qui n’est pas vraiment un périodique révolutionnaire, dénonce, dans son dernier numéro du 26 janvier, « ces débats publics qui sont des leurres ». Sur la couverture, entre le préfet, l’élu et la matraque, le citoyen revendique le droit de s’exprimer : « On a notre mot à dire » (pour Notre-Dame-des-Landes, les nouvelles énergies, les médicaments, la malbouffe, etc..). Le peuple crie : « Elus, on est là ! » à un « politique » qui, sur son piédestal, soigne plus sa prestation que l’écoute de la population.

Nous, les Amis de la Terre Midi Pyrénées, disons cela depuis trop longtemps. Eh bien maintenant nous en sommes à dire : " Élus, on est las de vos commissions qui, comme vos grands projets, sont inutiles voir nocives car elles nous bouffent notre temps précieux de militant. Élus, on est las... de vos réunions qui ne servent à rien, de vos consultations où s’enrichissent les bureaux d’étude alors que vous réduisez les moyens donnés aux associations. Élus, on est las... des grandes manœuvres de votre démocratie malade où, même quand elle est critique, notre participation cautionne vos décisions que nous
dénonçons. Techniciens et technocrates, DRIRE, DREAL, etc...on est las de votre opacité, parfois de votre arrogance. » Ce même 26 janvier, la Dépêche titre : « Catastrophe d’AZF : l’État condamné..!! ». « L’Etat est en partie responsable de la catastrophe d’AZF pour ne pas avoir suffisamment surveillé l’usine », carence fautive qui devrait faire prendre conscience aux services de l’Etat qu’ils sont bien souvent plus prompts à protéger les exploitants qu’à être attentifs aux associations.

« Dites-nous, messieurs, qu’est-ce qui serait différent si nous n’étions pas là dans vos débats où tout est déjà ficelé ?? Qu’est-ce qui aurait changé dans vos décisions si nous n’étions pas venus à ces réunions où notre présence n’est pas obligatoire ?? C’est pour afficher des valeurs démocratiques alors que vous n’êtes même pas capables de réunir, ni de faire vivre dans vos communes, communautés de communes et syndicats, les Commissions Consultatives des Services Publics Locaux (CCSPL) légalement obligatoires, sous peine de voir vos décisions annulées par le tribunal administratif... Quand ces commissions se tiennent, il n’ y a pratiquement jamais de compterendu qui soient transmis aux élus qui délibèrent pour instruire leurs décisions... Alors à quoi sert cette consultation ..???

Pendant que j’écris ces quelques mots, « Interception » sur France Inter diffuse un reportage sur Lydia et Claude Bourguignon qui déclarent : « Ça fait 20 ans qu’on galère...! » (NDLR : ces deux agronomes ayant quitté l’INRA galèrent « au chevet de la terre »). Aujourd’hui, les médias ont une autre écoute de ces « écolos marginaux » et sont moins dédaigneux que nos élus. Ils écoutent au moins les citoyens qui se bougent et ils relaient dans plusieurs émissions et débats les points de vue qui sont les nôtres. Les collectivités locales écoutent-elles ces émissions ??. Ce que dit la presse les rendent-elles plus promptes à nous accompagner quand nous demandons des comptes, que nous formulons des avis, que nous nous rendons disponibles pour travailler sur ce sujet difficile et délicat qu’est l’avènement d’une
démocratie nouvelle où la notion d’utilité publique sera remplacée par la prise en responsabilité partagée du « bien commun »....? Est-ce que les médias sauront exprimer notre lassitude ?

Nous avons le sentiment que nous n’avons plus de temps à perdre et notre participation à vos réunions risque de se faire de plus en plus discrètes. A suivre...


Publié le vendredi 15 février 2013.