Dans un communiqué du 26 octobre 2016, la CRIIRAD dénonçait « une communication tardive et a minima » de la part d’EDF suite au rejet incontrôlé du 19 octobre 2016. EDF n’a toujours pas apporté de réponse aux questions que nous avons adressées, en particulier celles portant sur la nature des substances radioactives rejetées. En fait la réponse, reçue le 28 octobre, est : “Conformément aux dispositions légales, nous préparons une réponse que nous vous transmettrons dans le délai légal d’1 mois ». Au delà du manque de transparence, on peut se demander si EDF n’a pas des difficultés pour déterminer la composition précise du rejet, ce qui serait encore plus grave qu’un simple refus de communiquer.
Dans un communiqué du 26 octobre 2016, l’ASN a indiqué “L’activité totale rejetée à la cheminée a été évaluée à 136 GBq soit 0,3 % de l’activité annuelle autorisée par l’arrêté du 18 septembre 2006” et “La surveillance de la radioactivité réalisée en limite du site et autour de la centrale nucléaire n’a mis en évidence aucune élévation de l’activité ambiante. »
La CRIIRAD a réagi le 27 octobre et le 28 octobre sur France 3 Midi-Pyrénées pour souligner la gravité de cette situation. Qu’un rejet d’une telle intensité (136 milliards de Becquerels), pendant une durée de l’ordre d’une heure n’ait pas été détecté dans l’environnement de la centrale montre les carences du dispositif de surveillance.
EDF GOLFECH indique que son laboratoire environnement réalise 20 000 mesures chaque année. Mais sont-elles pertinentes ? La surveillance de l’environnement effectuée par EDF permettrait certes de détecter une très forte contamination (comme celle intervenue en 1986 au moment des retombées de Tchernobyl). Mais elle ne permet manifestement pas d’enregistrer la radioactivité liée à des rejets pourtant élevés. Par exemple, lorsqu’il s’agit d’un rejet de gaz rares et de tritium : ces radionucléides émettent principalement des rayonnements bêta et leur présence est très difficilement mise en évidence par des mesures de débit de dose gamma. Par ailleurs, il ne sont pas captés par les dispositif d’échantillonnage de l’air sur filtre classique, etc.. EDF peut ainsi laisser croire aux riverains que l’air qu’ils respirent n’est pas radioactif !!
Une information a été diffusée par France 3 au journal 12/13 Midi-Pyrénées le 28 octobre 2016.
L’alarme indique un dépassement de la limite autorisée pendant 2 minutes, durée relativement brêve à l’échelle de l’année,
L’équipement qui cumule le volume émis indique 0.3% du total annuel.
Ces nombres, petits, ne disent rien de la gravité du dépassement.
L’année dure environ 500000 minutes et correspond à 100% autorisé
On divise par 100 : 5000 minutes correspondent à 1% relaché, donc 500 minutes c’est 0.1% relaché.
En temps normal pour relacher 0.3% il s’écoule donc 1500 minutes. si on lachait cette quantité en une minute cela signifierait un débit 1500 fois plus important que le débit maximal autorisé.
Si cela à duré 2 minutes alors il faut deux fois moins de débit soit en moyenne sur 2 minutes un débit 750 fois plus élevé que le débit maximal autorisé.
Il est vraisemblable que le débit de la « »surfuite« » n’était pas constant, par moment plus faible, à d’autres plus intense. Cela fait près de trois ordres de grandeur et l’équipement de mesure peut très bien saturer et ne plus mesurer correctement le dépassement. Dans le cadre de la transparence, il faudrait se faire communiquer les données qui garantissent que la mesure fut possible