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Témoignage d’un participant au Camp Climat




à Kingersheim du 31 juillet au 10 août 2019

Entretien avec Gérard Baudey, des Amis de la Terre Midi-Pyrénées et ANV-COP21

Bonjour Gérard,

Tu as participé au Camp Climat, qui s’est déroulé à Kingersheim près de Mulhouse pendant 10 jours, organisé par Alternatiba, ANV-COP21 (Action Non Violente) et les Amis de la Terre France. Raconte-nous ce séjour.

Qu’est-ce que le Camp Climat ?

A mon sens, le Camp Climat (« Changer le système pas le climat ») a été le pari, tenu, de réunir plus de 1.000 personnes venues à Kingersheim se former à l’action non-violente (ANV) et à la stratégie pour relever le défi climatique.
Comment t’es venue la décision d’y participer ? Que recherchais-tu ?
J’ai eu connaissance du Camp Climat lors d’une formation à l’ANV et à la désobéissance civile organisée en mai dernier par ANV-COP21. Intéressé, j’ai vérifié sur le site du Camp Climat sa compatibilité à la fois avec la non-violence, la désobéissance civile et l’écologie politique auxquelles je suis sensible depuis plusieurs années, et je me suis inscrit.

Mais qu’a à voir la désobéissance civile avec la défense du climat ?

La désobéissance civile est une réponse citoyenne visant, par des actions assumées et publiques en rupture avec la normalité et la règle, à remettre en question le système politique, économique et social.
Face à l’inaction climatique des princes qui nous gouvernent, la désobéissance civile ET la non-violence (car il peut y avoir désobéissance civile ET violence) viennent en complément des marches climat et des grèves des jeunes, de l’Affaire du siècle et des recours juridiques, comme aussi de toutes les interpellations scientifiques et politiques.
Quel était le public (nombre, origines militantes ou géographiques, tranches d’âge, rapport numérique entre organisateurs/animateurs et stagiaires….) ?
Attention ! Je suis allé au Camp Climat pour recevoir des formations que j’avais sélectionnées et non pour y faire une sorte d’étude ethnographique qui me permettrait de répondre très précisément à ta question. Par suite, je n’ai qu’une vision limitée :
• une « population » venue des quatre coins de l’Hexagone (dont dix ou douze toulousains) très motivée
• me semble-t-il, majoritairement dans la tranche 25-35 ans
• une présence féminine très importante
• quelques représentants de sensibilités écologiques plus radicales que celle affichée par les organisateurs
• des enfants (avec leurs parents) pour lesquels diverses activités étaient proposées dans un « pôle enfance »
• plus de 500 « nouveaux » (selon un mail du Camp Climat envoyé aux participants).

1000 personnes ! cela en fait, du monde ! comment était-ce organisé (stages, organisation matérielle comme l’accueil, la cuisine, la répartition des tâches de services à rendre…….)

Avant d’aborder l’organisation du Camp Climat, je précise qu’il s’est tenu dans des locaux et des espaces municipaux que le maire de Kingersheim avait mis à disposition.
Une journée type alternait les formations, les ateliers et les moments conviviaux et incluait les trois repas quotidiens (exclusivement végétariens).
L’organisation s’articulait sur le bénévolat : chaque participant se devait de participer aux différents services nécessaires à la vie du camp tels que la mise en place et le démontage du camp, l’accueil, l’infirmerie, le bar (bière, vin uniquement à partir de 18h !), la préparation des repas, le nettoyage, la « Société Géniale » où s’échangeait nos euros en « Cigognes », la monnaie locale de Kingersheim qui avait seule cours sur le camp.
Les formations rassemblaient entre 10 et 20 personnes sur divers lieux (au Camp Climat mais aussi dans des locaux municipaux au centre de Kingersheim). Une sorte de préselection était possible lors de l’inscription mais devait être confirmée sur place afin de respecter un équilibre de chaque journée avec le temps de bénévolat choisi lors de l’inscription.

Et les ateliers, c’était quoi ? Tu peux nous raconter un atelier auquel tu as participé ?

Les ateliers s’appuyaient sur des tables rondes pour les 150 formations assurées par plus d’une centaine de formateur-trice-s et déclinées sur un module fondamental (« Quelle stratégie pour relever le défi climatique ») que chacun devait suivre, comme étant le départ de tout le programme du Camp Climat. Il y avait aussi des ateliers divers : stratégie, méthodes et fonctionnement, action non-violente, communication (réseaux sociaux – images – médias – communication de rue), logistique, informatique, projets et campagnes….
Enfin, des moments de détente, spécialement le soir (films-théâtre-bals-concerts-animations) mais aussi dans la journée (notamment : baignades-randonnées-visite de l’installation citoyenne photovoltaïque de Kingersheim)
Il faut ajouter qu’il a été organisé en fin de séjour une « Simul’action », c’est-à-dire une mise en situation d’action non-violente de masse, grandeur nature, destinée à mettre en pratique, en conditions quasiment réelles, tout ce qui avait été appris pendant le programme de formation.
Je peux citer 2 formations que je tenais absolument à suivre parce qu’elles correspondent le mieux à mes possibilités militantes : organisation d’une legal team et organisation d’un procès dans une stratégie de désobéissance civile.

Quels sont les points qui t’ont paru les plus positifs, qu’est-ce qui t’as le plus marqué ?

A faire le bilan personnel de ce Camp Climat, je dirais « globalement positif », à la fois sur son organisation en amont et celle vécue sur place, la bienveillance et l’intérêt des échanges ainsi que la qualité des formations. Les 2 formations qui m’ont le plus marqué (voir plus haut) m’ont confirmé dans mon choix initial et, pour l’avenir, de prendre le temps de m’y consacrer.

Pour en savoir plus, consulter le site de anv-cop21


Publié le vendredi 15 novembre 2019.