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Gravières d’Ariège - consultation publique : notre avis




Cette consultation est organisée en période estivale et sur une très courte durée rendant difficile le recueil d’avis de la population concernée.
Les enjeux socio-économiques sont comparativement très développés alors que les répercutions environnementales le sont peu. Or la loi sur la zéro artificialisation nette des sols devrait inciter la sphère industrielle du BTP à réduire son utilisation du béton et bitume au profit de matériaux bio-sourcés et à enclencher une sobriété en matière de construction.
Il est noté dans l’état des lieux qu’on ne dispose « d’aucune données consolidées concernant les évolutions prévisionnelles des volumes à remblayer au cours des 12 prochaines années ». Cet aspect est inquiétant pour l’environnement : la population toulousaine dépend à 80 % des eaux de surface de la rivière Ariège pour sa consommation d’eau potable. Le remblaiement des gravières par des produits non inertes comme le goudron, le caoutchouc, le ciment etc. vont polluer une rivière dont le débit va aller en se réduisant de 50 % dans les prochaines années, et donc contiendra une pollution d’autant plus grande que la ressource va en s’amenuisant par une plus forte concentration. L’enjeu climatique n’est pas pris en compte dans cet état des lieux.
Il apparaît que les préconisations du SAGE par rapport à la ressource en eau ne sont pas suivies : « étude de voies alternatives à l’extraction de granulats alluvionnaires » ; « protéger les ressources stratégiques pour l’alimentation en eau potable ». Dans ce schéma régional des carrières, les voies alternatives sont insuffisamment étudiées au regard du changement climatique en Occitanie. La pollution qu’engendrera une augmentation de production de 30 % est sous-estimée. En effet, selon les données du SAGE 2016 la qualité des masses d’eau est déjà fortement dégradée en Adour Garonne.
Selon les données du BRGM, les nappes d’eau en Ariège et Garonne souffrent déjà d’une vulnérabilité (évaporation et pollution). Comment est-il possible de les dégrader davantage ? Selon des préconisations éviter-réduire-compenser, l’accent devrait être mis sur « éviter » et rechercher des solutions alternatives. Or il y en a très peu dans cette étude.
Le SCRO (Schéma régional des Carrières) tel qu’il est, se base sur la réalisation de grands projets de développement comme la 3e ligne de métro à Toulouse, l’autoroute A69 ou encore la ligne LGV Toulouse Bordeaux pour justifier une augmentation de production des gravières ariégeoises. Or Les Amis de la terre contestent l’utilité des ces grands projets au regard du changement climatique. L’association préconise d’éviter de mettre en œuvre ces projets et recommande de mettre l’accent sur des alternatives comme un RER toulousain, une réhabilitation de la route actuelle plutôt qu’une autoroute, des trains moins rapides et moins coûteux au lieu d’un TGV. Tout ceci afin notamment d’éviter la production de CO2 qu’engendre ces grands chantiers.
De surcroît, pour la population locale proche des gravières, il y aura des nuisances en bruit dû notamment au transport routier et des nuisances en poussières et gaz d’échappement des engins et véhicules. L’acheminement de 1 million de tonnes/an de matériaux vers les régions de consommation (agglomération Toulousaine essentiellement) à près de 80 % par la route générerons, plus ou moins, 50 000 rotations / an de camions aller retour. En tant qu’association environnementale, la santé des populations locales nous semble être insuffisamment prise en compte ; la quantité de CO2 émise par ces transports routier ne sera pas évitée.
Enfin, la priorité devrait mise d’après l’association sur la préservation et restauration des nappes phréatiques, des écosystèmes aquatiques, des zones humides et des sols, comme le recommande le BRGM.
Les Amis de la terre notent par ailleurs que toutes les collectivités locales ont émis un avis négatif. Comment ne pas s’en inquiéter et vouloir passer outre ?
En l’état, les Amis de la terre ne peuvent qu’émettre un avis négatif sur ce SCRO.


Publié le dimanche 6 août 2023.