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Aveyron-vallée du Rance : la qualité des eaux attendra




Avec la bénédiction des administrations et du Parc Naturel Régional des Grands Causses.

La directive cadre européenne visant à un bon état écologique des eaux en 2015 prend régulièrement de « sacrés coups ». Les Amis de la Terre (Aveyron), alertés par un adhérent, ont eu connaissance d’un projet d’extension d’élevage porcin dans la vallée du Rance, rivière du sud Aveyron affluente du Tarn à Balaguier-Sur- Rance (environ 1500 animaux). Sans évoquer les autres nuisances, le seul épandage de lisier concernera 173 hectares de terres sur plusieurs communes, y compris sur des terrains impropres à recevoir ces déjections par risque de contamination de cours d’eau en raison du fort pourcentage de pentes et de la faible épaisseur de la couche superficielle absorbante. Des sources jusqu’ici épargnées et utilisées pour leur eau potable seront menacées, engendrant des coûts supplémentaires pour la collectivité.

Le projet a été adopté au Printemps 2011 par le conseil départemental de l’environnement (CODERST) avec avis négatifs des associations de protection de la nature et des pêcheurs. Des administrations qui avaient émis des avis critiques pendant l’instruction ont néanmoins approuvé au moment du vote, de même que le parc naturel régional sur lequel l’exploitation se situe. On trouve mieux en matière de cohérence ...

Ce type d’élevage hors sol n’apporte pas de contribution significative à la vie de nos campagnes en termes d’emploi et d’aménagement du territoire. Il se fait au détriment d’une agriculture paysanne, de productions qualitatives qui ont fait la réputation du Rouergue et du tourisme rural, au profit d’une production bas de gamme (accompagnant des labels bas de gamme) ayant provoqué la disparition de la grande majorité des éleveurs.

Le dossier présenté pour l’étude d’impact ne fait pas figurer d’état des lieux clairs de l’existant, le volet sanitaire est incomplet, l’étude hydrogéologique exclue certaines sources utilisées pour la consommation courante et des zones impactées, sans tenir compte de la fragilité des têtes de bassin, ceci étant incompatible avec le schéma de gestion des eaux (SDAGE).Ces faits sont contraires au respect des préoccupations environnementales comme condition du développement durable au sens de l’article L. 110-1 du code de l’environnement et des textes réglementaires d’application de cet article obligeant à une gestion équilibrée de l’eau.

Devant ces insuffisances, plusieurs associations présentent à la préfecture un recours gracieux demandant le respect des mesures de protection du milieu : les Amis de la Terre, la Fédération pour la Protection des Grands Causses, Nature et Progrès et l’Association pour le Développement Durable des Pays de la Vallée du Tarn.


Publié le dimanche 4 mars 2012.