Après une semaine de résistance non-violente sur le terrain pour empêcher le début des travaux, l’opposition au projet de barrage se déplace sur le terrain judiciaire. http://www.ladepeche.fr/article/201...
Comme vous le savez, les Amis de la Terre Midi Pyrénées se sont associés au recours déposé contre l’arrêté déclarant le projet d’intérêt général en mettant en avant des motifs d’annulation sur le fond et la forme.
Ce projet nous semble en effet très éloigné de toute notion d’ « intérêt général ». Pour faire vite, il est le fruit d’une convergence d’intérêts entre :
– La Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne (CACG), une SEM régionale en charge des aménagements hydrauliques, qui porte ce projet depuis 1989 à la recherche d’un gros chantier rémunérateur pour compenser ses baisses de recettes liées au désengagement de l’Etat et à la diminution de l’irrigation. Un administrateur de la CACG est également conseiller général du Tarn … en charge de l’agriculture et de l’eau. Heureux hasard, le conseil général du Tarn est maître d’ouvrage du projet.
– Un lobby agricole animé par un syndicat majoritaire bien connu qui soutient une céréaliculture intensive irriguée (maïs) qui va à l’encontre des objectifs de sobriété nécessaires à une indispensable transition écologique. Les besoins en eau mis en avant par le rapport de la CACG s’appuient sur des chiffres datant de 2001 et surévalués de 40 % aujourd’hui. 7 millions d’euros d’argent public seraient investis pour une vingtaine d’agriculteurs irrigants de la vallée du Tescou !
– L’Etat qui cherche à soutenir discrètement la construction de barrages sur la rive nord de la Garonne pour soutenir le débit « minimum » du fleuve nécessaire à l’exploitation de la centrale de Golfech pendant la période estivale. Hantise des autorités, l’arrêt des deux réacteurs de Golfech pourrait provoquer une perturbation majeure sur le réseau électrique, avec risque de « black out ». On sait que le lobby nucléaire est capable de tout pour cacher ses nombreuses failles, y compris mobiliser des fonds publics en coûteux travaux d’aménagements.
Bref, ce projet coûteux et anti-écologique (destruction d’une zone humide précieuse pour l’écosystème) mérite un réexamen démocratique et une réévaluation par des études indépendantes. Il est issu de schémas de pensée dépassés et il est porté par des notables locaux qui ne comprennent rien aux enjeux de la transition écologique. Je donnerai plus de détails (parfois « croustillants ») lors de notre prochaine réunion publique du mercredi 27 novembre, avant le débat sur les coopératives (salle Castelbou, Toulouse).
http://toulouse.demosphere.eu/rv/7033
En attendant, le coût de notre recours devant le Tribunal administratif augmente et j’en appelle à vous chers adhérents et sympathisants pour nous apporter un soutien financier.
En tant qu’association agrée pour la protection de l’environnement, nous vous fournirons le moment venu un reçu fiscal donnant droit à 66 % de réduction d’impôts sur le montant de vos adhésions, ré-adhésions ou dons. Le nombre d’adhérents que nous affichons est également important pour renouveler cet agrément, indispensable pour siéger dans les instances de concertation et engager des recours juridiques.
C’est le moment de nous engager collectivement et de nous donner les moyens d’empêcher ce genre de projet inutile et destructeur.
Pensez à signer la pétition en ligne pour obtenir un moratoire du barrage !
Pour plus d’explications sur le projet lui-même et les raisons de s’y opposer, vous pouvez consulter le site http://www.collectif-testet.org
Sébastien Sajas, président des Amis de la Terre Midi-Pyrénées