Le décès de Rémi Fraisse, révélateur de la criminalisation des mouvements sociaux, de la militarisation de la répression, et qui nous rappelle la nécessité de batailles contre les grands projets nuisibles et imposés, est survenu il y a tout juste deux ans.
Par ailleurs, on sait aujourd’hui que Rémi est mort sur le chantier d’un projet illégal (jugement du TA du 30/06/2016).
Nous appelons alors à nous réunir sur les bases du communiqué ci-dessous.
La lutte contre le projet de barrage à Sivens n’a pas été vaine : elle a révélé comment des décideurs détruisent l’environnement, les ressources naturelles et la biodiversité, favorisent une agriculture mortifère, bafouent la démocratie, gaspillent l’argent public, recourent à la violence d’État, et au final s’appuient sur des milices pour faire régner la terreur. Et le 30 juin 2016, une décision de justice rendue par le TA de Toulouse a donné entièrement raison aux opposants au barrage.
Depuis ce jugement, l’illégalité a clairement changé de camp : elle est désormais le fait de ce projet lui-même et non plus de ceux qui le combattent.
Le 8 octobre 2014 nous dénoncions, jusque dans la cours même de la préfecture, le jet de grenades sur des manifestant-e-s occupant une caravane, geste criminel si il en est. 18 jours
plus tard, c’est précisément ce geste qui a tué Rémi. A l’automne 2014, une vaste mobilisation populaire, l’avis négatif de la Commission européenne, le rapport critique d’experts gouvernementaux et la mort d’un homme ont interrompu le chantier.
Pour réaffirmer la justesse de ce combat, pour exiger le respect de nos droits fondamentaux, pour rendre hommage à Rémi, pour dénoncer les crimes policiers impunis, pour nous opposer aux évacuations à Calais, à NDDL et ailleurs, parce que notre indignation sociale, même réprimée, est toujours bien là, participons à une grande manifestation unitaire, apaisée et résolue, le 26 octobre à Toulouse.
Parce que nous n’allons rien lâcher, parce que nous avons encore en tête la relaxe, 10 ans après, des 2 policiers responsables de la mort de Zyed et Bouna, parce que nous n’oublions pas non plus les morts d’Adama Traoré, 24 ans (2016, Val d’Oise), Timothée Lake, 20 ans (2014, Toulouse), Wissam El Yamni, 30 ans (2012, Clermont Ferrand), Ali Ziri, 69 ans (2009, Argenteuil), Habib Ould Mohamed , 17 ans (1998, Toulouse), Malik Oussekine, 22 ans (1986, Paris), Vital Michalon, 31 ans (1977, Creys-Malville), et tant d’autres, tout-e-s victimes des « forces de l’ordre ». Comme annoncé il y a un an : « Nous entendons pérenniser cette date anniversaire, pour la défense de l’environnement comme condition nécessaire à la survie de l’humanité, et contre l’individualisme, facteur d’inégalités. »
Premiers signataires
ZAD31, Attac Toulouse, Amis de la Terre Midi-Pyrénées, CNT, collectif Testet, PG31, NPA 31, Nuit Debout Toulouse, UAT, ...