Jeudi 19 février à 20h30, salle du Sénéchal
Réunion débat co-organisée par Attac Toulouse, les Amis du Monde Diplomatique,
les Amis de la Terre Midi-Pyrénées, et le collectif anti-OGM31
avec :
Guy Kastler, délégué général du Réseau Semences Paysannes,
chargé de mission à Nature & Progrès
et Daniel Coutarel, paysan meunier et éleveur de brebis.
Guy Kastler nous parlera des semences, des droits des paysans et aussi des mouvements de résistance : Réseau des Semences Paysannes (www.semencespaysannes.org), Collectif « Semons la Biodiversité » (http://www.semonslabiodiversite.org/).
Daniel Coutarel nous parlera aussi des semences et nous expliquera comment pour lui se décline concrètement la pratique des semences paysannes et de l’agroécologie.
Un bien commun peut-il avoir un propriétaire ? Existe-t-il une forme équitable de propriété intellectuelle du vivant ? Le Certificat d’Obtention Végétale en serait-il le modèle ? Les semences sont-elles un « patrimoine commun de l’humanité » ? Peut-on réduire la biodiversité à des catalogues ou la bio à des normes industrielles ?Devons-nous revendiquer des « semences libres » de toute entrave à leur commercialisation ? Le progrès scientifique est-il bon en soi, en dehors du cadre juridique qui le gouverne ? Ces questions traversent le mouvement social, souvent de manière passionnelle, sans avoir encore trouvé de réponses consensuelles. Le but de cette réunion/débat est d’apporter une touche d’éclairage sur les Semences Paysannes mais aussi sur le système semencier formel en passe de conquérir la planète et dont la France est le pays « inventeur ».
Si les états trahissent leur mission de service public en autorisant la confiscation et la destruction de la biodiversité, il devient urgent de vider les banques pour reconstruire dans tous les champs du monde des collections vivantes et des maisons populaires de la semence sous la responsabilité directe de la société civile.
Il ne s’agit pas de revenir à l’agriculture de nos grands parents, même si leurs semences sont la meilleure base des sélections paysannes modernes. Les acquis d’un siècle d’amélioration des plantes peuvent aussi être valorisés, pour autant qu’ils ne soient pas dépendants des engrais et pesticides chimiques, des énergies fossiles ou de biotechnologies dangereuses pour l’environnement, la santé ou la vie sociale. Mais le tournant ne peut venir que d’un régime juridique excluant tout droit de propriété intellectuelle sur le vivant et sur les connaissances, et reconnaissant le droit à la souveraineté alimentaire et les droits d’usage collectifs des paysans et des communautés sur leurs semences comme autant de restrictions légitimes à la sacro-sainte « liberté du commerce ». Ces droits collectifs sont la pierre angulaire de la survie d’un bien commun comme la biodiversité contre les droits de propriété intellectuelle et la liberté du commerce qui la remplacent par des clones synthétiques issus du monde virtuel
Personne ne nous donnera ces droits, la société civile organisée peut et doit les prendre : pour que la disparition programmée de la biodiversité échoue, il faut d’abord la semer. Quitte à désobéir !