Pour les Amis de la Terre, l’empressement à réaliser le Téléphérique Urbain Sud (TUS) relève beaucoup d’une opération de communication. En effet, si le projet permet de desservir localement les hôpitaux Rangueil, Larrey et Oncopôle, et assure une traversée de la Garonne pour les vélos et les usages de loisirs, il ne répond pas aux défis des déplacements à l’échelle de l’agglomération toulousaine.
Le projet de Téléphérique Urbain Sud a été lancé par Pierre Cohen et repris par Jean-Luc Moudenc, qui le présente comme un maillon de l’axe structurant dit Ceinture Sud dans le Plan Mobilités 2025-2030.
Pour rappel, le Plan Mobilités remplace le Plan de Déplacement Urbain actuel. Il consiste principalement à supprimer les projets de réseau de bus en site propre et de tramway par le projet de troisième ligne de métro dite TAE.
En outre, signalons que la première création de téléphérique urbain à Brest en 2016 ne semble pas une réussite, vu les problèmes techniques récurrents ayant imposé son arrêt à plusieurs reprises.
Tisseo espère une fréquentation de 7 000 passagers par jour pour le TUS. Or, ce sont les besoins d’une desserte locale. Ce sont entre 50 000 et 100 000 passagers jours qui sont nécessaires entre Basso Cambo et Rangueil si l’on veut une ceinture sud comparable au métro au nord (200 000 passagers jours annoncés).
Le coût annoncé de 114 millions d’€ qui inclut la maintenance sur 20 ans est très élevé en rapport avec la fréquentation annoncée. A titre de comparaison, les 10 lignes LINEO en bus sont estimées à 100 Millions d’€ pour une fréquentation bien plus considérable.
Dans le contexte du Plan Mobilités 2025-2030, les usagers du téléphérique prendront d’abord leurs véhicules pour se garer au parc relais à l’Oncopôle et finiront leur trajet en téléphérique. Les embouteillages se porteraient alors en amont du téléphérique sur le boulevard Eisenhower et la route d’Espagne, avec un impact fort du stationnement sur la zone verte de l’Oncopôle.
Le téléphérique ne permettrait donc pas de désengorger les embouteillages de la rocade autour de la portion située sur l’A620 entre les sorties 24 et 26.
Des solutions adaptées aux infrastructures existantes de l’agglomération toulousaine ont été proposées par les Amis de la Terre dans leur contribution à la concertation sur le Plan Mobilités 2025-2030.
Elles demandent une volonté politique forte, contraignant/limitant l’usage des voitures individuelles et favorisant le transfert vers les transports en commun. Cela passe par un aménagement des rocades au profit des bus (voies bus dédiées) et par un investissement commun avec la Région sur l’étoile ferroviaire.
La proposition des Amis de la Terre doit à terme éviter le blocage des rocades sur de longues périodes aux heures de pointes du trafic et surtout diminuer l’impact des pollutions engendrées par l’usage massif de la voiture individuelle.
Une ceinture sud par bus en site propre sur rocade
Une voie spécifique devrait être aménagée sur les voies existantes de rocade dont le pont de Langlade. Elle serait dédiée aux transports en commun et aux voitures pratiquant le co-voiturage. Un aménagement des échangeurs est à prévoir. Ce pourrait être l’occasion de mettre en place un tel mode de priorité sur la rocade avant de le généraliser.
Ces voies sur rocade concerneraient :
· la rocade Arc en Ciel et le boulevard Eisenhower jusqu’à l’Oncopôle
· la rocade entre les sorties Oncopôle et la route de Narbonne.
Des stations multimodales seraient aménagées à Colomiers, Tournefeuille, Basso Cambo, Oncopôle et Saint Agne (Niel).
Un chemin de fer autour de la gare multimodale Saint Agne (ou Niel)
La création d’une grande gare multimodale train/métro/bus à Saint-Agne ou son déplacement à Niel est à l’étude depuis longtemps. Il est temps de la réaliser. Les Amis de La Terre reprennent leurs propositions d’un réseau de train métropolitain.
Cette gare multimodale et une modernisation du réseau ferroviaire permettraient des déplacements efficaces et rapides entre les villes de Colomiers, Portet, Muret et les communes environnantes (Cugnaux, Villeneuve-Tolosane, Frouzens…). La correspondance avec la ligne B du métro assurerait un temps de trajet inférieur à 30 minutes pour relier l’université Paul Sabatier, l’hôpital Rangueil ou au-delà Labège (avec prolongation du métro).